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Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 26 janvier 2011 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Cazeneuve :

Je souhaiterais vous interroger sur le dossier de Karachi, même si je comprendrais aisément que vous ne puissiez pas forcément répondre à toutes mes questions.

La commission de la défense a créé une mission d'information afin de progresser dans la vérité et dans la compréhension des circonstances entourant l'attentat du 8 mai 2002. Dans ce cadre, nous avons auditionné des responsables de la DGSE qui se sont révélés extrêmement précis et complets. Les documents de synthèse qu'ils nous ont transmis, et que nous avons publiés dans le rapport, tendaient à prouver que l'attentat avait été commandité par Al Qaïda.

Dans le même temps, le juge d'instruction Marc Trévidic a demandé la déclassification de la totalité des documents relatifs à cet attentat. Lorsque je les ai interrogés, les ministres concernés ont répondu à trois reprises qu'ils déclassifieraient l'intégralité des pièces demandées.

Or, deux éléments nouveaux sont venus modifier la situation ces dernières semaines. Alors que les ministres avaient indiqué avoir déclassifié tous les documents, une nouvelle note de la DGSE est apparue. Ce document privilégiait, dès le 8 mai 2002, la piste d'un attentat perpétré pour des raisons financières, sans d'ailleurs que cette hypothèse soit suffisamment justifiée. Or, à aucun moment la DGSE n'a évoqué cette note devant la mission d'information.

Par ailleurs, la presse a rendu compte, malgré le secret de l'instruction, du contenu de l'audition de M. Alain Juillet, ancien haut responsable de la DGSE. Selon lui, l'attentat serait plutôt une mesure de représailles pakistanaise à la suite de la vente par la France de sous-marins à l'Inde.

Au vu de ces éléments et d'après votre expérience des services de renseignement, comment expliquez-vous qu'il ait fallu aussi longtemps pour déclassifier les documents ? Lorsque les ministres ont répondu aux questions que nous leur posions, savaient-ils que les services détenaient encore des documents classifiés ou pensaient-ils réellement que toutes les pièces avaient été transmises ?

Ma deuxième interrogation est plus directement liée aux déclarations de M. Alain Juillet. Comment comprendre que l'explication qu'il avance n'ait jamais été évoquée lors des auditions de la mission d'information ? En tant que coordonnateur au renseignement, de quels éléments disposez-vous sur ce point précis et quelle hypothèse privilégiez-vous ?

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