La France, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, soutient l'activité du tribunal spécial pour le Liban et souhaite naturellement qu'il puisse accomplir sa mission en toute indépendance, sans se laisser influencer par aucune tentative d'intimidation. Nous suivons bien sûr avec beaucoup d'attention la situation dans ce pays, auquel vous savez combien de liens nous attachent. Sans interférer dans ses affaires intérieures, nous sommes en contact avec les principaux acteurs nationaux et régionaux pour apporter toute notre contribution au maintien de sa stabilité.
Nous avons été informés que M. Ben Ali souhaitait se poser à Chypre pour une destination finale qui nous était inconnue. Sa femme se trouvait à Dubaï et une de ses filles en France. Nous avons appris par la suite qu'il se dirigeait vers l'Arabie saoudite. Nous avons donc suivi les choses en temps réel ou à peu près.
Si les événements de Tunisie ont une influence profonde sur les opinions publiques, notamment en Algérie et en Égypte, les situations y sont différentes. Il faut donc se garder d'appliquer tel quel le schéma tunisien à chacun d'entre eux, car pour le moins, il est susceptible de variantes.
J'imagine qu'Israël observe ces évolutions avec beaucoup de préoccupation et de circonspection car, actuellement, nul ne sait sur quoi elles peuvent déboucher. Il en va de même pour la situation au Liban où la composition du Gouvernement ne sera pas neutre vis-à-vis des équilibres locaux et régionaux.
Enfin, pour répondre à la question de M. Candelier, nous devions empêcher le groupe de terroristes de conduire les otages dans des repaires où toute solution aurait été impossible. Nous avons agi extrêmement vite, mais nous serions tout autant critiqués si nous ne l'avions pas fait.