Monsieur Ferrand, nous devons en effet rester proches des alliances françaises et assurer la pérennité de notre réseau. La diversité et l'universalité de notre réseau sont une force – M. de Charrette l'a dit –, mais celui-ci est aussi composé d'une multitude de maillons faibles. L'Institut français me semble présenter l'intérêt d'instaurer un lien commun entre cette multitude de points d'action et de présence, de créer pour ceux-ci des formations et des stratégies communes, des plateforme d'accès à des données communes et des accompagnements spécifiques sur des projets où notre intérêt à agir paraît particulièrement évident. C'est précisément parce que notre réseau est ramifié et universel – et presque incomparable – qu'il faut à tout prix mettre en place des systèmes de connexion, virtuels ou réels. Telle est d'abord la mission de l'Institut français.
J'ai aussi l'impression – nous le constatons depuis deux jours – que, loin d'être inquiètes, les alliances françaises ont très bien compris l'intérêt de l'Institut français et sont très satisfaites de la convention que nous avons passée avec elles. Il se trouve aussi que j'ai d'excellentes relations avec Jean-Pierre de Launoit, président de la fondation Alliance française.
Je suis, monsieur de Charrette, très confiant sur la pérennisation du budget de l'Institut français au-delà de trois ans. Ce budget va nous permettre, non seulement de conduire des actions, mais aussi de trouver les moyens de rendre suffisamment visible notre action pour que des mécènes s'y intéressent. Nous allons utiliser les 45 millions d'euros d'euros dont nous disposons à la fois comme une sorte de stock à dépenser et comme un levier pour attirer des fonds. Je le répète, sur ce plan, je suis plutôt surpris des contacts que nous nouons. Les grandes entreprises apprécient grandement de pouvoir disposer désormais d'un interlocuteur unique pour assurer la coordination de leurs projets culturels à l'étranger.
Monsieur Destot, j'aurais dû indiquer dès ma présentation liminaire que, parmi nos missions, figure bien sûr celle d'attirer en France des stagiaires et des intellectuels étrangers. Une mission nouvelle nous a aussi été donnée : l'aide à la traduction d'ouvrages français en langues étrangères et d'ouvrages étrangers en français. Nous avons aussi pour mission de faire connaître en France les actions culturelles étrangères intéressant notre pays.
Votre question et celle de Mme Bourragué sur la coordination de l'action de l'Institut français avec celles des collectivités territoriales ou des ONG sont très proches. C'est cette coordination qui rendra possible les allers-retours entre la France et les pays étrangers. Nous utiliserons pour cela les partenariats, les jumelages entre collectivités importantes. Assurer cette coordination est l'une de nos vocations majeures.
Monsieur de Charette, le montant des appels à projets que nous avons levés ne se limite pas aux 45 millions d'euros de notre budget. La direction générale de la mondialisation, du développement et des partenariats affecte aux postes 160 millions d'euros pour leur réalisation. Je ne suis pas en situation de préciser la ventilation du budget. En effet, celui-ci n'a pas encore été approuvé par le ministère.
L'Institut français n'est pas un instrument d'impérialisme culturel. Il n'a pas vocation à obliger tous les postes à conduire les mêmes actions. La diversité du réseau sera évidemment sauvegardée.
Monsieur Lecou, je crois avoir répondu sur la mutualisation des moyens.
Les acteurs économiques ont plus besoin de nous que nous d'eux. Nous trouvons sans difficulté des opérateurs pour les « saisons » et les « années ». Ainsi, pour notre participation à la Biennale de Venise, nous avons trouvé l'appui d'un grand opérateur industriel qui souhaite mieux se faire connaître en Italie. Je suis même surpris de la facilité avec laquelle nous nouons des relations avec les comités de mécènes, avec le comité Colbert et les grands donateurs. Ils sont très heureux de disposer d'un interlocuteur unique.
Madame Bourragué, l'action européenne en matière de culture, c'est nada.