Lorsque l'audition de M. l'Ambassadeur de France en Algérie – que je remercie vivement d'avoir donné son accord – a été décidée, les autorités d'Algérie et de Tunisie étaient confrontées à des manifestations de grande ampleur. Cependant, rien ne permettait alors de supposer qu'elles seraient fatales à M. Ben Ali, et qu'elles déclencheraient en Tunisie un processus de démocratisation.
M. l'Ambassadeur nous exposera l'état de la situation en Algérie et les causes des émeutes qui y ont eu lieu. En dépit de l'évidente singularité algérienne et de la difficulté d'établir des pronostics, deux questions surgissent d'emblée : d'une part, le scénario tunisien est-il susceptible de se répéter en Algérie et, de l'autre, comment les événements tunisiens ont-ils été accueillis à Alger et dans le reste du pays ? L'audition de M. l'Ambassadeur sera l'occasion de faire le point sur l'état des relations bilatérales entre la France et l'Algérie, avant et depuis ces événements. En effet, en Algérie plus qu'ailleurs, le passé pèse lourdement sur ces relations – comme ne cessent de le répéter les autorités algériennes. Dans les périodes de tension intérieure, en particulier, la rhétorique anti-française connaît une recrudescence soudaine. Cet état de fait entrave l'expression d'une position française sur la politique intérieure de l'Algérie. La France est-elle en mesure de peser d'une quelconque manière sur l'évolution du pays ?