Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Stéphane Devisse

Réunion du 19 janvier 2011 à 17h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Jean-Stéphane Devisse, directeur des programmes de conservation de WWF France :

Pour revenir à la question que vous m'avez posée, monsieur le président, la dégradation avance en effet plus vite que la réhabilitation. Ainsi, en France métropolitaine, alors que la qualité des cours d'eau dégradés devient meilleure grâce aux efforts entrepris, celle des cours d'eau de qualité, notamment ceux de montagne, tend à se détériorer.

Cependant, de nombreuses espèces ont vu leur population augmenter ces dernières années, comme le montrent le retour du saumon dans le Rhin grâce à sa dépollution ou la situation de grands rapaces charognards dans les Pyrénées grâce à la protection de la loi de 1976 ou à une gestion pastorale durable – même si la population a chuté à partir du moment où l'Espagne a décidé de lutter contre l'encéphalite bovine en fermant les charniers où ils s'approvisionnaient. On connaît aujourd'hui les conditions permettant de bien gérer les espèces et leur milieu naturel, à l'image des coquilles Saint-Jacques à Saint-Brieuc ou du merlu dans le golfe de Gascogne. De même, en Guyane française, dans une commune gérée par une communauté d'Amérindiens, les filets des pêcheurs ont été dotés, grâce au soutien du WWF, puis avec des fonds INTERREG, du système turtle excluder device qui permet aux grosses prises de s'échapper, notamment aux tortues luths qui viennent pondre dans cette zone, tout en retenant les crevettes ; à la satisfaction de tous, naturalistes et pêcheurs. Conçus en 2002 sous l'appellation d'unités écologiques de gestion concertée, ces dispositifs apparaissent maintenant dans les pratiques de pêche en Méditerranée.

Le réseau Natura 2000 est un excellent exemple d'action positive, qui porte ses fruits, même si certains ont cherché au début à le discréditer. Il couvre aujourd'hui environ 15 % du territoire européen, mais protège en fait une zone de biodiversité beaucoup plus large. Neuf pays – dont la France – ont bien compris cela, qui ont mis en place le réseau d'aire protégée d'Amazonie, avec des parcelles forestières protégées, où est permise une exploitation durable de la ressource et qui préservent non seulement la faune mais surtout les 400 peuples autochtones. Nous sommes fiers d'y avoir contribué, avec nos fonds propres. Or, il faut pour cela des millions de dollars et c'est une des raisons pour lesquelles nous travaillons avec des entités économiques qui financent une partie de ces projets.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion