Je rappelle que le prix de l'essence à la pompe a augmenté de 40 centimes entre avril et août 2008 et que celui du baril de pétrole s'établit aujourd'hui à environ 92 dollars, ce qui pose une équation difficile : comment renforcer l'attractivité des zones rurales sans fragiliser le budget des ménages par un coût de déplacement élevé ?
Le regroupement dans les villes serait certes économe, mais il entraînerait une désertification des campagnes dont personne ne veut. Dans le Limousin, le conseil général soutient les projets de lotissement des communes rurales à condition qu'ils soient à moins d'un kilomètre d'une gare desservie par un transport express régional (TER), de sorte que les habitants puissent les rejoindre sans accroître les émissions à effet de serre ni grever leur budget. Il est donc possible de mettre fin au cercle vicieux par lequel l'installation dans une maison individuelle se traduit par une paupérisation des plus précaires. On voit aussi apparaître de nouveaux paysages conciliant l'habitat en maison individuelle et une relative densité démographique, ce qui permet de regrouper les déplacements et de revitaliser les zones rurales tout en allégeant la charge énergétique, que ce soit vis-à-vis du budget des ménages ou du climat.
Sur la fiscalité, il y a lieu, comme le préconisait Keynes, de taxer les mauvaises choses – la pollution par exemple – et de détaxer les bonnes, comme le travail ; et ce, à pression fiscale constante. Cependant, il faut veiller à éviter le protectionnisme économique, qui pourrait engendrer des effets pervers et nuire aux pays les plus pauvres. C'est un sujet bien compliqué.
En matière d'étalement urbain, je ne sais s'il convient d'aller plus loin que les dispositions contenues dans la loi de modernisation agricole, dont nous avons salué les avancées. Notre urbaniste pourra vous renseigner sur ce point.
Enfin, concernant la protection des espèces, on observe en effet des surpopulations. Ainsi, les ibis égyptiens, échappés de captivité, se reproduisent beaucoup en France métropolitaine et constituent une espèce invasive nuisible aux milieux aquatiques et à d'autres oiseaux : il n'y a pas d'autre solution que de les éliminer. Il en est de même des cormorans, dont on recueillait et on mangeait autrefois les oeufs : ils pourraient être abattus par des tireurs agréés, afin d'éviter de risquer de porter atteinte à d'autres espèces.