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Intervention de Jean-Stéphane Devisse

Réunion du 19 janvier 2011 à 17h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Jean-Stéphane Devisse, directeur des programmes de conservation de WWF France :

Je souhaite apporter quelques réponses techniques aux questions techniques qui nous ont été posées.

En métropole, la première cause de la dégradation de la biodiversité demeure l'artificialisation, en particulier l'étalement urbain, contre lequel il n'est pas facile de lutter. La deuxième est la pollution, nous nous en apercevons chaque jour. Ensuite, les choses sont plus compliquées. On parle beaucoup de la surexploitation, mais je dirais qu'elle est différée, ou plutôt importée : je veux dire que nous importons des biens de consommation issus de la surexploitation des ressources halieutiques de la haute mer ou des forêts tropicales, qui ne nous appartiennent pas. Enfin, les espèces envahissantes jouent en effet un rôle très important, en particulier outre-mer, notamment en Polynésie mais aussi aux Antilles.

Merci d'avoir insisté sur le programme d'acquisition des zones humides, qui est une préoccupation ancienne et importante du WWF : dès les années 1990, quand d'excellents documents avaient déjà montré la tendance à l'assèchement des zones humides dans notre pays, nous nous sommes engagés dans des programmes spécifiques. Ainsi, en 1989, nous avons financé un tiers de l'acquisition d'un millier d'hectares pour la réserve du marais d'Orx dans les Landes, afin de soutenir le Conservatoire du littoral qui ne disposait alors pas des capacités suffisantes pour un tel investissement. Nous poursuivons depuis lors notre soutien aux acquisitions. Nous sommes ainsi fiers d'avoir contribué l'an dernier à l'acquisition dans la Brenne, dans le département de l'Indre, de 180 hectares gérés par la réserve naturelle de Chérine, donc en fait par le conseil général. N'oublions pas par ailleurs que la première réserve naturelle de Camargue, à la Palissade, a été acquise grâce à des fonds du WWF, dont on pourrait dire qu'ils sortaient en fait de la poche de Luc Hoffmann…

Nous sommes aussi inquiets que vous quant à la réalisation de la trame verte et bleue, ne serait-ce qu'au motif qu'elle n'est aujourd'hui pas opposable. Le manque de moyens, en particulier dans les collectivités territoriales, ne nous incite guère à l'optimisme. Je veux toutefois insister sur le fait que, quand bien même les meilleures décisions sont prises au niveau international, communautaire ou national, ce sont toujours les territoires qui les appliquent. Nous ignorons si la trame verte et bleue pourra miraculeusement s'imposer sur tout le territoire national, mais il est certain que des collectivités souhaitent s'engager dans cette voie. Nous voulons les accompagner, dans des régions où les enjeux sont importants, et ainsi faire la preuve qu'il est possible, pour peu que l'on fasse preuve de détermination, de mettre en place une trame verte et bleue.

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