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Intervention de Serge Orru

Réunion du 19 janvier 2011 à 17h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Serge Orru, directeur général de WWF France :

Notre présidente, Isabelle Autissier, qui navigue actuellement dans l'Antarctique, moi-même et toute l'équipe du WWF tenons à vous remercier chaleureusement : être auditionnés par la Commission du développement durable de l'Assemblée nationale est pour nous un honneur et nous nous réjouissons de l'occasion qui nous est ainsi donnée de nous rapprocher de vous.

Le WWF existe depuis 50 ans dans le monde et depuis 38 ans en France. Il a été créé pour préserver les espèces et les espaces, enrayer la dégradation de l'environnement, tenter de montrer qu'il y a un lien fort entre l'homme et la nature, l'homme et son environnement. En 50 ans, les hommes et les femmes qui composent notre organisation, souvent experts scientifiques, se sont aperçus qu'il y a bien un lien entre nos modes de vie, de production, de consommation et la dégradation des écosystèmes et de la biodiversité. Il nous a par ailleurs fallu, à un moment donné, travailler avec le monde de l'entreprise. Certes, cela a pu faire l'objet de débats, mais nous sommes de « violents réformistes », nous savons que la société évolue étape par étape, qu'il faut rechercher le consensus. En 50 ans, jamais le WWF, dont la transparence est avérée au plan national comme international, n'a été compromis dans quelque affaire que ce soit.

Le WWF a été créé par quatre Anglo-saxons, mais comment ne pas faire référence à cet homme d'une grande humilité, fondateur du WWF international comme du WWF français, dont il est aujourd'hui le président d'honneur, cet immense ornithologue qu'est Luc Hoffmann ? Aujourd'hui âgé de 87 ans, il a été l'instigateur de la convention Ramsar ; il a créé la fondation Tour du Valat qui a sauvé les flamants roses en Camargue ; il a travaillé dans le monde entier à la préservation des zones humides et il a mené bien d'autres actions.

Nous « vivons » dans le bois de Boulogne, sur une propriété de la Ville de Paris en vertu d'un bail emphytéotique de 39 ans. Notre équipe de 100 personnes est basée pour l'essentiel sur notre site parisien. Nous comptons aussi une petite équipe à Lyon, qui travaille plus particulièrement au secteur Alpes et Méditerranée ; ainsi qu'une équipe plus importante, dédiée aux océans et aux côtes, à Marseille, qui se consacre à la Méditerranée. C'est dans ce cadre que le célèbre skipper Jean-Yves Terlain réalise chaque année, sur le bateau WWF Columbus, des biopsies des rorquals communs pour mesurer leur toxicité. Nous avons également des équipes extrêmement efficaces en Nouvelle-Calédonie et en Guyane.

Nous comptons en France 170 000 membres donateurs, ce qui n'est pas rien. Leurs contributions représentent 62 % de notre budget, tandis que 26 % proviennent des entreprises. Nous travaillons avec ces dernières afin qu'elles soient des leviers du changement. Il est bien évident qu'elles sont des sources de pollution et que leur empreinte écologique est très importante, mais nous nous efforçons avec elles d'aller vers une réduction de cette empreinte et vers ce que nous appelons une « économie légère ». Car l'équation qu'il nous faut aujourd'hui résoudre, c'est de produire de la richesse sans détruire le vivant, immédiat et lointain.

C'est dans cet esprit que nous sommes parvenus à susciter le Grenelle de l'environnement en créant l'Alliance pour la planète. Nous diffusons beaucoup d'informations et de messages. Un certain nombre de documents vous ont ainsi été distribués, notamment « Entreprises et changement climatique », que nous avons réalisé avec Vigeo, qui montre en particulier l'importance de la pollution générée par les activités du monde des assurances des banques, qui ont désormais compris que leurs agences ont bien sûr une empreinte écologique, mais que c'est aussi le cas de leurs investissements financiers. Vous avez également reçu « Les entreprises face à l'érosion de la biodiversité », ainsi que « Urbanisme pour une ville désirable ». Notre emblème est le panda et la biodiversité est pour nous un sujet extrêmement important, mais vous constatez que nous travaillons dans de multiples directions, en particulier à tout ce qui a trait aux modes de vie durables. Nous sommes ainsi une association de protection de l'environnement du XXIe siècle.

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