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Intervention de Jean-Paul Chanteguet

Réunion du 18 janvier 2011 à 17h15
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Chanteguet :

En 2020, la part des énergies renouvelables dans notre consommation énergétique finale devra atteindre 23 %. Le grand ministère de Jean-Louis Borloo a été victime de la dictature du court terme. Une fois de plus, les équilibres politiques et les intérêts particuliers ont été privilégiés, au détriment de la cohérence et de l'intérêt général qui avaient conduit le président de la République à respecter un des engagements prioritaires du pacte écologique qu'il avait signé.

Vous n'avez plus aucun pouvoir dans le domaine de l'énergie, pourtant au coeur de toute politique de développement durable. Mme Lagarde a annoncé lors de ses voeux, le 14 janvier, l'organisation en 2011 d'une conférence nationale sur l'énergie afin de mesurer la pertinence de nos choix en matière de sécurité ou d'approvisionnement énergétique. Il s'agit, dit-elle, d'aider notre pays à prendre et à assumer, pour les vingt ans à venir, les bonnes décisions en matière énergétique, afin de préserver notre compétitivité dans l'intérêt des Français. Elle ajoute que « l'un des atouts de notre compétitivité économique est de disposer d'une énergie peu coûteuse. Or, partout dans le monde, l'industrie nucléaire connaît un essor rapide, des gisements de gaz et de pétrole sont régulièrement découverts, de nouvelles technologies d'exploitation mises au point ». Par ailleurs, c'est M. Besson qui a annoncé que l'appel d'offres, qui devait être lancé en 2010 pour la construction d'un parc éolien en mer, le serait en 2011.

Ces propos particulièrement inquiétants nous conduisent à rappeler à Mme Lagarde et à M. Besson que la crise climatique se double d'une crise énergétique, et qu'il est urgent d'agir dans ces deux domaines.

Répondant à l'invitation de votre dernier livre – Tu viens ? –, je m'éloigne à présent du court terme, qui pollue notre réflexion, voire nos décisions, et nous interdit de vrais débats sur notre modèle de développement, sur ses conséquences pour la planète et l'humanité ou sur les causes des crises auxquelles nous sommes confrontés. Comprendre, expliquer la situation actuelle du monde, tracer une autre voie, préciser un autre chemin, relève aussi de la responsabilité des politiques. N'ayant jamais eu la chance de vous entendre sur de tels sujets, je pense qu'une meilleure connaissance de vos analyses nous éclairerait sur la politique que vous mettez en oeuvre.

Nous sommes d'accord sur le constat : nous risquons de laisser en héritage à nos enfants une terrible dette écologique, qui menace l'avenir de l'humanité. Pour nous, c'est le modèle ultralibéral que diffuse la mondialisation qui est en cause. Il a montré son incapacité à répondre aux crises alimentaires, sanitaires et environnementales des dernières décennies. Le développement ne peut être le fait de la spéculation, du gaspillage et de la surexploitation des ressources.

Vous avez montré, en certaines circonstances que vous ne manquiez pas de courage et de convictions politiques. Nous apprécierions donc de vous voir oublier pour un instant les préoccupations de court terme pour nous préciser le chemin nous conduisant vers un monde plus respectueux de l'homme et de la planète, que vous proposeriez aux Français si vous étiez demain – comme l'a laissé entendre il y a quelques jours un quotidien national – candidate à l'élection présidentielle.

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