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Intervention de ministre d'état

Réunion du 18 janvier 2011 à 10h45
Commission des affaires étrangères

ministre d'état :

Je sais, monsieur le président, que je dois répondre rapidement. Cependant, la brièveté empêche parfois de fournir des indications de nature à permettre à chacun de bien comprendre le sens des propos tenus, et à éviter des polémiques inutiles sur des interprétations erronées. En tout état de cause, je reviendrai devant la Commission pour évoquer plus longuement la situation de la Tunisie.

Monsieur Lecoq, en matière de relations internationales, la France a pour premier principe de travailler avec des États et des peuples, et non simplement avec des personnes. Dialoguer avec un État reconnu par la communauté internationale, c'est appliquer le principe du respect de l'état de droit. Tel a été le cas, pour tout le monde, en ce qui concerne la Tunisie.

Notre deuxième principe d'action, je le répète, est celui de la non ingérence. Une fois en présence d'un État reconnu par la communauté internationale, nous n'avons pas à nous ingérer dans son fonctionnement, et ce d'autant moins que certaines relations anciennes – c'est le cas du protectorat – peuvent entraîner un regard particulier du pays concerné sur notre propre action.

Enfin, nous nous attachons à la défense de la démocratie et des droits. Reconnaître un État ne nous empêche pas de lui tenir notre discours sur ces points. Monsieur Gorce, si, en 2008 le Président de la République a en effet exposé que des progrès avaient été réalisés en Tunisie en matière de droits, il a aussi indiqué qu'il restait du chemin à parcourir pour que ceux-ci soient totalement respectés. Ses propos doivent être analysés en entier, et non de façon tronquée.

Monsieur de Charette, c'est non seulement pour reprendre mais aussi pour amplifier les contacts avec le peuple tunisien que, compte tenu des échos qui nous parvenaient sur les difficultés que rencontrait la Tunisie, notamment en matière de ravitaillement, j'ai proposé aux autorités de ce pays de contribuer – si elles le souhaitaient – à répondre à des besoins qui étaient ceux non pas de l'État, mais du peuple tunisien.

Les réactions des États voisins face aux événements de Tunisie ont été diverses. Elles n'ont cependant pas été très nombreuses.

La France est en première ligne pour la mise en place d'un partenariat renforcé entre la Tunisie et l'Union européenne. Nous avons été à l'origine d'une étude et d'une déclaration de l'Union en ce sens lors du huitième conseil d'association Union européenne-Tunisie.

Nous approfondissons nos relations avec la Tunisie selon trois volets principaux. D'abord, le volet politique, qui inclut le renforcement du dialogue et de la coopération. Celle-ci porte notamment sur le rapprochement des législations entre nos deux pays – j'en ai été en charge en tant que ministre de la justice – ou sur la lutte contre le terrorisme, qui est une préoccupation de nos deux pays. Cela dit, nous conduisons autant de coopérations qu'il est possible.

Ensuite, nous considérons qu'il est essentiel de travailler, ensemble et à l'échelle européenne, pour une meilleure intégration des économies tunisienne et européenne.

Enfin, plusieurs coopérations sectorielles sont conduites, notamment dans les domaines de l'énergie et des transports.

L'ensemble de ces coopérations, nombreuses, touche aux conditions de vie du peuple tunisien dans toutes leurs acceptions.

Monsieur Gorce, vous avez apporté – comme nous tous – votre soutien au peuple tunisien. Vous avez aussi évoqué le rôle prétendument complaisant du Président de la République en 2008 lors de son voyage officiel en Tunisie en ne citant que le début d'une phrase prononcée par celui-ci, mais en omettant d'énoncer la suite dans laquelle le Président indiquait, comme je vous l'ai déjà rappelé, que, en matière de respect total des droits, des progrès restaient à accomplir. Au reste, M. Dominique Strauss-Kahn, en voyage en Tunisie à la même période, a amplement loué la situation, notamment économique, de ce pays. Ne soyez pas hémiplégique ! Les propos, de qui que ce soit, doivent être cités in extenso !

Plusieurs députés de la majorité. Très bien !

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