Je vous remercie, monsieur le président, d'avoir organisé cette réunion.
Nous sommes très attentifs aux événements en cours en Tunisie, pays frère, pays ami, avec qui nos relations diplomatiques sont très anciennes, maintenues quel que soit le gouvernement en place, et où nombre d'entre nous se rendent régulièrement en vacances en toute sécurité. En termes économiques et sur le plan de la laïcité, la Tunisie est le pays de la région le plus proche de l'Europe.
Je salue la position de Mme la ministre d'État. Ses explications sur les positions de la France sont claires et précises. Dans une situation si difficile, compte tenu des 25 000 Français qui vivent en Tunisie et des très nombreux Tunisiens qui vivent en France, le langage qui doit être utilisé doit être celui de la retenue, et c'est celui qu'a employé Mme la ministre.
En même temps, le monde attend que la France, pays des droits de l'Homme, s'exprime. Quelle position doit-elle prendre envers des pays à la fois situés dans un contexte régional délicat et où l'opposition est plus ou moins muselée ?
La vitesse à laquelle le régime Ben Ali est tombé est surprenante. La détermination de la jeunesse qui s'est levée en est la cause. La rapidité du ralliement de l'armée, qui a réorganisé son dispositif pour permettre la chute du président Ben Ali et de toute sa famille, constitue une autre surprise.
Nous devons aussi souligner la référence incessante à la Constitution dans la presse tunisienne. Voilà une révolution qui chasse un dirigeant avec le soutien de l'armée tout en respectant la Constitution.
Madame la ministre, quelles peuvent être les conséquences de la chute du régime Ben Ali sur les pays voisins, dont les travers sont à peu près les mêmes que ceux qui ont provoqué cette chute, pays que nous soutenons depuis toujours ? Un effet de domino se produira-t-il ? Risque-t-il d'entraîner une expansion de l'islamisme ?