Madame la ministre, celle de vos réponses qui a suscité la polémique était adressée non pas au président Poniatowski mais à moi-même. Soit vous l'avez mal relue, soit vous n'énoncez pas la totalité de la vérité. J'invite ceux qui s'y intéressent à consulter le compte rendu intégral des débats, où elle figure in extenso. Ils pourront juger par eux-mêmes de son contenu, et donc de la justesse de votre propos.
Le groupe GDR est fier de pouvoir regarder le peuple tunisien en face. Personne n'aurait vu venir les événements ? Mais nous n'avons cessé de dénoncer, depuis des années, la situation en Tunisie. Le chef du parti communiste tunisien avait dû entrer en clandestinité. Lorsqu'il en est sorti, il a été quasi-immédiatement arrêté.
Au cours du dernier trimestre de l'année dernière, nous sommes allés, avec Marie-George Buffet, rencontrer les démocrates tunisiens, de différents partis. Nous avons considéré qu'il était urgent de prévenir la diplomatie française de leurs réactions. Nous avons fait part à l'ambassadeur de France à Tunis du ressentiment des partis d'opposition et du peuple face à ce que l'on semble découvrir aujourd'hui, le système Ben Ali et l'organisation de la société tunisienne. Pendant des années, nous n'avons cessé d'expliquer, ici ou au Conseil de l'Europe, que le régime tunisien était une dictature, avec laquelle le gouvernement français était pour le moins complaisant.