Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire.
En novembre dernier, suite aux manifestations des éleveurs consécutives à la forte augmentation du coût de l'alimentation du bétail et au niveau très bas des prix de vente des bovins, vous avez souhaité, monsieur le ministre, que la lumière soit faite sur la formation des prix dans cette filière.
Le président de l'Observatoire des prix et des marges, Philippe Chalmin, à qui vous avez confié cette mission, vous a présenté, jeudi 6 janvier, les premières conclusions de son rapport.
Alors que le prix payé aux éleveurs a montré une grande stabilité – de l'ordre de 2,75 euros par kilo sur la période 2000-2010 –, le prix dans la grande distribution a augmenté de 23 %, passant de 5,37 à 6,64 euros le kilo. Pour le consommateur, cela s'est traduit par une augmentation moyenne de 2 euros par kilo sur les étalages.
Le rapport semble indiquer que les industriels et les distributeurs ne se seraient pas enrichis sur le dos des producteurs, mais auraient répercuté le coût de nouvelles charges imposées à la filière, comme les nouvelles exigences environnementales, le renforcement de la sécurité alimentaire ou l'augmentation du coût du travail et de l'énergie.
Ayant les revenus les plus bas du secteur agricole et étant les seuls acteurs de la filière à n'avoir pu répercuter l'augmentation de leurs coûts de production, les éleveurs sont dans une situation extrêmement difficile, parfois dramatique.
L'apport des aides européennes, ajouté au prix de vente des carcasses, ne leur suffit pas pour couvrir leurs charges.
Au nom des députés du Nouveau Centre, qui vous ont sollicité à plusieurs reprises sur ces difficultés, permettez-moi, monsieur le ministre de vous poser trois questions.
Quelles leçons tirez-vous du rapport de l'Observatoire des prix et des marges ?
Quelles mesures envisagez-vous pour permettre aux éleveurs de ne pas rester les parents pauvres d'une filière qui ne leur permet plus de vivre décemment de leur métier ?
Quelles perspectives notre pays peut-il offrir à ceux qui n'aspirent pas à faire survivre leurs exploitations par le seul biais des aides publiques ? (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)