Il est effectivement probable que l'avenir du Kosovo soit agité. Toutefois, je voudrais rappeler que la proclamation de l'indépendance n'a finalement pas donné lieu au bain de sang ou à l'instabilité que beaucoup craignaient.
L'indépendance du Kosovo ne peut nuire à la Serbie que si l'on a de la situation une vision de très court terme. A long terme, la Serbie souhaite assainir sa vie politique interne et apaiser ses relations avec ses voisins. Même si la Serbie a les moyens de dynamiter la situation du Kosovo en instrumentalisant la minorité serbe du Nord de Mitrovica, elle ne le fera pas car elle a compris que ce n'était pas un bon moyen de se rapprocher de l'Europe.
Selon moi, l'Europe et la France sont à un carrefour. On a longtemps dit que l'Union européenne était un moyen de dépasser le cadre de l'Etat Nation en favorisant un partage des souverainetés, et, dans le même temps, elle a soutenu la création de nombreux Etats nouveaux dans les Balkans. La seule solution est de mener à bien ce processus tout en permettant une intégration conditionnée dans l'Union européenne, unique moyen de sortir du protectorat. Si nous abandonnons l'idée d'un toit européen commun pour la région, nous irons inévitablement vers l'instabilité régionale et des violences qui sont toujours à craindre.