Il faut arrêter de se faire peur avec des mots comme « grande Albanie ». Les Albanais vivant hors d'Albanie sont attachés à leur Etat d'accueil et n'en veulent donc pas. Par contre, la question des relations entre les communautés albanaise à travers les Balkans est réelle. La question nationale devra être résolue, mais il n'est pas dit que la solution soit stato-territoriale.
Concernant le rapport Marty, je rappelle que Mme Del Ponte apporte des éléments dans le chapitre entier, une quarantaine de pages, qu'elle consacre à la question du trafic d'organes. Elle indique qu'elle n'a pas réussi à mener son enquête jusqu'à son terme parce qu'elle n'a reçu aucune coopération, et même a été bloquée par de nombreux responsables internationaux, citant même deux personnes nommément, le directeur de la MINUK de l'époque, Bernard Kouchner, et le commandant en chef de la KFOR, le général français Marcel Valentin. Il y a donc des responsabilités françaises potentielles dans cette question, ce que je trouve relativement inquiétant.
Pour moi, la question majeure pour le Kosovo est que les élections ouvrent une période de crise, exacerbée par le rapport de M. Marty sur le trafic d'organes et celui portant sur la protection des témoins dans ce pays. Or, nous préférons nous aveugler face à ce risque très net de retour de la violence, ce qui est très dangereux.