Madame, monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, le 28 décembre dernier, notre ami Gabriel Biancheri nous a quittés.
Nous le savions malade, mais sa dignité et sa pudeur dans cette terrible épreuve nous avaient habitués jusqu'au bout à le voir régulièrement à l'Assemblée, dans l'hémicycle, en commission, défendre ses idées avec conviction, courage et loyauté – un courage exceptionnel : Gabriel n'a jamais abdiqué.
Dans ces moments douloureux, je pense à son épouse Éliane, à ses côtés à chaque instant, à ses enfants, Christophe et Stéphane, à sa famille, à ses amis fidèles, à ses proches, à ses collaborateurs, au conseil municipal et aux habitants de Hauterives.
C'est dans cet hémicycle que j'ai eu l'honneur de le côtoyer lorsque nous siégions ensemble. J'ai découvert à cette occasion un homme clairvoyant, attachant, disponible, dont l'ouverture d'esprit servait une véritable intelligence de l'action. Cette réputation qu'il a acquise à Paris est confortée par ses attaches locales. Les témoignages de ses collaborateurs, de ses adjoints et des personnalités avec lesquelles il a fait vivre sa région sont unanimes. Gabriel était connu pour sa rigueur morale et sa droiture exemplaires, puisées dans ses origines familiales liées à la Résistance.
La bonne connaissance du terrain qu'il a acquise par son métier de vétérinaire l'a naturellement conduit à embrasser la vie politique. De sa commune jusqu'au Palais Bourbon, en passant par le conseil général et le conseil régional, Gabriel Biancheri a eu une vie d'élu de terrain bien remplie : près de trente ans au service de la Drôme et des Drômois. Il a largement contribué à faire de Hauterives un haut lieu du tourisme régional en bâtissant pierre par pierre, depuis 1977, un projet et un destin pour les terres dont il avait la charge. Laboureur infatigable de sa chère Drôme des collines qu'il aimait tant, quelle ne fut pas sa fierté lorsqu'il a reçu à deux reprises le Président de la République à Alixan et à Rovaltain en 2009.
En tant qu'ancien président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, je tiens également à saluer ici la mémoire du parlementaire chevronné qu'il était, investi jusqu'au bout dans ses projets au sein de cette commission à laquelle il a tant apporté.
Collègue assidu et passionné, il faisait preuve d'une détermination sans faille pour défendre et promouvoir la place de la ruralité, de l'agriculture et de l'élevage au sein de notre commission chaque fois que l'occasion lui en était donnée.
Nous avons perdu un ami, un ami intègre, sincère, honnête et dévoué dont l'engagement total a valeur d'exemple pour aujourd'hui et pour demain. Sa vie a servi une belle idée de l'homme, sa carrière politique a honoré la France.
Aux collègues de son groupe, aux collègues de sa commission, à vous, madame, et à votre famille, je veux en cet instant, au nom du Premier ministre et du Gouvernement, renouveler la compassion et le soutien que, avec tous les membres de l'Assemblée nationale, nous vous adressons.
(Mmes et MM. les députés, ainsi que Mmes et MM. les membres du Gouvernement, observent une minute de silence.)