L'erreur fondamentale est d'avoir permis aux banques de bénéficier du livret A, ce qui a dessaisi l'État d'un moyen de financement public et permis son utilisation privée. Certains prétendent qu'il ne faut pas limiter la part des banques pour ne pas les dissuader d'investir. Un tel raisonnement suppose qu'elles n'agiraient que de manière utile pour la société, hypothèse pour le moins audacieuse. S'est-on jamais demandé ce qu'elles ont fait et pour qui, et ce qu'elles ont coûté et à qui ? Il serait intéressant de le savoir.
D'autres ont prétendu qu'ouvrir la distribution du livret A aux banques a permis d'accroître la collecte. Mais, si celle-ci a augmenté, c'est de manière artificielle, parce qu'une publicité quasi mensongère a promis pour le livret A un taux de 4,5 %, qui a été réduit six mois plus tard à 1,5 %. Comment limiter la nuisance des banques ? Comment les obliger à financer l'économie réelle, notamment l'industrie ?
Enfin, l'État doit commencer par estimer ses besoins de financement pour le logement social, pour l'économie et pour les hôpitaux, avant de préserver dans le cadre du fonds d'épargne les sommes nécessaires à ces investissements. C'est dans cet ordre qu'il faut procéder.