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Intervention de Augustin de Romanet

Réunion du 12 janvier 2011 à 10h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations :

S'agissant de l'attractivité du livret A, je fais amende honorable, monsieur le Rapporteur général. Avant la crise, nous vivions dans un autre monde. On pouvait se demander si la banalisation du livret A n'allait pas le rendre moins attractif. Mais tout le monde s'est trompé, à commencer par certaines banques persuadées que, du fait de cette banalisation, des transferts se feraient provenant de La Poste et des caisses d'épargne chez elles. Tel n'a pas été le cas. On a constaté ce qu'on pourrait appeler une cannibalisation interne.

Il faut être très prudent et très modeste sur l'attractivité du produit. À cet égard, la modulation de la commission versée aux banques, qui est actuellement en projet, peut jouer un rôle plus important – certaines banques auraient des commissions très faibles, d'autres plus fortes – que le taux de centralisation. Il faut en outre tenir compte d'une modification considérable du paysage financier. Le taux de l'assurance-vie baisse régulièrement. Celui servi cette année est inférieur de 0,4 à 0,6 % à celui de l'an dernier. Si le taux du livret A monte, ce placement sera attractif. Nous pensons donc nous aussi que la collecte doit être dynamique.

M. Giscard d'Estaing m'a demandé quelle part du LDD était fléchée vers l'économie concurrentielle. Je me contenterai de rappeler que le montant des prêts des banques aux PME représente 266 % de la part qu'elles conservent au titre du livret A, ce qui signifie que la « morsure » exercée par l'obligation d'emploi est sujette à débat.

En ce qui concerne les infrastructures de transport, je partage votre avis sur l'utilité d'une desserte du centre de la France.

Quant à savoir pourquoi les banquiers ont du mal à consentir des prêts sur une longue durée, mieux vaudrait interroger la Fédération bancaire française. Nous constatons le fait sans émettre de jugement de valeur. Le problème n'est pas de savoir s'il est bon ou mauvais, moral ou non, de prêter à long terme. En pratique, le coût en fonds propres des prêts sur une très longue durée fait que les banques hésitent à s'engager dans cette voie.

Monsieur Launay, votre question rejoint celle du président de la Commission. La recentralisation ne concerne principalement que deux établissements qui ne sont pas en mesure de faire des prêts aux PME, alors même qu'ils effectuent des collectes : ING Direct et La Poste. Son montant atteint 8 milliards d'euros.

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