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Intervention de Brigitte Bout

Réunion du 7 décembre 2010 à 17h00
Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

Brigitte Bout, rapporteur :

, a en outre cité une étude finlandaise qui a montré que la prévalence d'adiposité abdominale à l'âge de 16 ans était la plus élevée chez les individus qui avaient été exposés à un surpoids maternel antérieur à la grossesse, et à un diabète gestationnel.

Elle a estimé que l'ensemble de ces études insistaient sur le fait que le développement de l'obésité chez le jeune adulte est influencé par des expositions prénatales, indépendamment de son mode de vie.

Puis, Mme Brigitte Bout, sénateur, vice-président de l'OPECST, a présenté les comportements individuels « à risque », susceptibles d'entraîner le développement de l'obésité.

Elle a ainsi évoqué la sédentarité, le temps passé devant la télévision, la consommation de boissons sucrées, le grignotage et les troubles du comportement alimentaire.

Elle a notamment présenté la restriction cognitive, qui est généralement associée à une stratégie de perte de poids. Dans cet objectif, les individus s'imposent souvent des limites rigides pour réguler leurs prises alimentaires, déterminées par des règles et des croyances concernant les aliments et quantités permis.

Elle a précisé que l'application de ces règles alimentaires conduisait à un comportement alimentaire en décalage avec les systèmes physiologiques de régulation de la prise alimentaire. La faim, les appétits spécifiques et le rassasiement ne sont plus pris en compte, et ne guident plus les prises alimentaires. L'individu lutte contre ses envies de manger et doit leur opposer différentes stratégies afin de ne pas y céder. La restriction cognitive développe donc des frustrations et des obsessions alimentaires.

Elle a ajouté que, quand, pour une raison variable (telle que l'exposition à des aliments interdits ou encore des variations psychologiques), la limite était transgressée, l'individu perdait le contrôle de son comportement alimentaire, ce qui entraîne des accès hyperphagiques, des compulsions ou des crises boulimiques. S'instaure alors un cercle vicieux dans lequel les phases de grandes restrictions vont succéder à des phases de désinhibition.

Elle a constaté que les régimes amaigrissants, notamment ceux qui laissent espérer une perte de poids importante et rapide, avaient une responsabilité non négligeable dans le développement de la restriction cognitive.

Parmi les comportements individuels impliqués dans le développement de l'obésité, Mme Brigitte Bout, sénateur, vice-président de l'OPECST, a évoqué la réduction du temps de sommeil.

Après avoir rappelé qu'au cours des quarante dernières années, la durée de sommeil avait été réduite d'une heure 30 minutes, qu'un tiers des gens dorment 6 heures ou moins par nuit, et qu'une autre enquête, effectuée en 2004, avait évalué que le besoin en sommeil des adolescents s'élevait à 9 heures, alors que 80 % des adolescents dorment 8 heures ou moins.

Elle a fait état de plusieurs études montrant qu'une restriction répétée du sommeil avait des conséquences métaboliques.

A court terme, la tolérance au glucose diminue et le fonctionnement des cellules β est altéré. En outre, on observe une réduction du taux de leptine anorexigène et une augmentation de celui de la ghréline (orexigène).

Elle a alors fait état de plus de 60 études épidémiologiques ayant établi une relation entre le manque de sommeil et l'obésité etou le diabète.

Puis, Mme Brigitte Bout, sénateur, vice-président de l'OPECST, a insisté sur l'influence de l'environnement dans le développement de l'obésité.

Elle a ainsi expliqué que la production de masse de biens alimentaires avait conduit, d'une part, à une chute du prix des produits agricoles, et en particulier du sucre et du gros, et, d'autre part, à une sollicitation permanente à consommer davantage à travers la publicité, l'augmentation des tailles des portions et l'accès illimité à la nourriture.

Elle a également rappelé l'impact de la sédentarisation et du développement technologique sur la diminution de notre dépense énergétique.

Elle a, par ailleurs, évoqué les « nouveaux » déterminants de l'obésité que sont certains médicaments, ainsi que les polluants et les perturbateurs endocriniens.

Au terme de l'étude des déterminants de l'obésité, Mme Brigitte Bout, sénateur, vice-président de l'OPECST, s'est demandée si celle-ci était un phénomène pathologique ou une adaptation physiologique aux évolutions de notre mode de vie. Elle a estimé que la constitution d'un excès de masse grasse pouvait en effet être interprétée comme la réponse physiologique à la sédentarisation massive et à une disponibilité alimentaire quasi-illimitée.

Puis, Mme Brigitte Bout, sénateur, vice-président de l'OPECST, a expliqué que l'obésité était une maladie chronique évolutive dont les mécanismes physiopathologiques en cause variaient selon le stade de celle-ci.

Elle a notamment considéré que, dans la phase dynamique, l'augmentation de la masse grasse pouvait être combattue. Dans la phase statique au cours de laquelle le poids se stabilise, l'obésité devient en revanche difficilement réversible. En effet, le tissu adipeux se modifie, un phénomène de résistance à l'amaigrissement s'instaure et les complexités liées à l'obésité apparaissent.

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