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Intervention de Gilbert Barbier

Réunion du 7 décembre 2010 à 17h00
Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques

Gilbert Barbier, sénateur :

, s'est alors interrogé sur les risques pour la santé humaine des perturbateurs endocriniens.

Il a d'abord fait remarquer que ces derniers avaient un effet certain à forte dose.

Il a ainsi évoqué le cas du diéthylstilbestrol (DES, connu en France sous le nom Distilbène, qui a été administré de 1948 à 1971 aux Etats-Unis, et jusqu'en 1978 en France, pour éviter les fausses couches chez la femme enceinte pendant les trois premiers mois.

Il a expliqué que les enfants des femmes ayant été traitées au Distilbène présentent des troubles importants de l'appareil reproducteur tant chez les filles que chez les garçons avec un risque de transmission de ces malformations à la deuxième, et peut-être, à la troisième génération.

Puis il a évoqué le cas de la chlordécone dont les effets néfastes ont été étudiés par Mme Catherine Procaccia et M. Jean-Yves Le Déaut dans le cadre d'une saisine de l'OPECST.

Par ailleurs, M. Gilbert Barbier, sénateur, a estimé qu'il existait une forte suspicion de lien entre certaines affections et l'exposition à des perturbateurs endocriniens.

Il a constaté que les travaux de la Société internationale d'endocrinologie avaient synthétisé les études rapportant des effets potentiels des perturbateurs endocriniens sur la reproduction, certains cancers, le développement cérébral, l'obésité et les troubles cardiovasculaires.

Il a ajouté que, depuis quelques années, des expérimentations très poussées étaient réalisées chez l'animal – rats, singes, poissons – et que les premières études chez l'homme sur des cohortes significatives commençaient à être publiées.

Il a néanmoins insisté sur les obstacles existant pour prouver les relations de cause à effet des perturbateurs endocriniens.

Il a ainsi rappelé que les affections attribuées aux perturbateurs endocriniens étaient souvent plurifactorielles, quelquefois difficilement dissociables d'autres facteurs environnementaux.

En outre, il a noté que l'approche toxicologique classique ne convenait pas, notamment en ce qui concerne l'effet-dose. En effet, pour le BPA, la relation des effets est non monotone ; ceci est clairement démontré chez la souris. De plus, il existe chez l'individu des « fenêtres d'exposition » pendant lesquelles l'individu est plus vulnérable : il s'agit de la période foetale, de la prime enfance et de la grossesse.

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