Vous avez raison de souligner le caractère absolument nouveau et essentiel, et tout à fait prometteur à mon sens, de la coopération franco-britannique en matière de dissuasion. Nous travaillerons ensemble au sein d'un centre de recherche commun situé à Valduc, à modéliser la performance de nos têtes nucléaires et des équipements associés, pour assurer la viabilité, la sécurité et la sûreté à long terme de nos arsenaux. Ce site assure déjà une partie du programme français de simulation, qui comprend par ailleurs la simulation numérique et le Laser Mégajoule. L'installation de ce nouveau centre sera achevée en 2022. Un centre de développement technologique commun, sis à Aldermaston, au Royaume-Uni, soutiendra ce projet. Dans le contexte du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, il s'agit pour nos deux pays de trouver les moyens d'assurer la crédibilité de nos forces de dissuasion respective via des simulations d'essais.
Dans le domaine de la dissuasion, la notion d'intérêts vitaux est floue par définition. La défense antimissile n'a pas pour but de se substituer à la dissuasion dans son rôle de préservation des intérêts vitaux du pays : elle est là, même si elle n'est pas absolue, pour nous protéger de tir de missiles, en particulier des États proliférants. Le Président de la République a d'ailleurs été très explicite à cet égard, puisqu'il a désigné nommément l'Iran lors du sommet de Lisbonne.
S'agissant de la chaîne de commandement, c'est un point sur lequel nous avons encore à travailler, d'autant qu'elle dépendra du devenir du dispositif, qui est encore loin d'être défini. En tout état de cause, nous veillerons très soigneusement à ne pas être entraînés dans des décisions qui nous échapperaient complètement.