La situation de surchauffe dans laquelle nous nous trouvons était parfaitement prévisible. Mais l'incurie des responsables administratifs et politiques ne doit pas être payée par les entreprises. Nous devons tout faire afin qu'elles ne se trouvent pas dans des difficultés majeures, et obligées de licencier.
L'objectif de production d'énergies alternatives est incontournable, et il doit être atteint de façon décentralisée, pas avec un système de revente à un opérateur central. Mais nous devons viser en même temps des objectifs de filière industrielle et de création d'emplois, sans oublier notre balance commerciale qui est bien loin de celle de nos voisins immédiats.
Je souscris aux propos de Philippe Tourtelier : il faut prendre des mesures de préservation immédiate et interpeller les ministres rapidement afin de stabiliser le système. Nous devons aussi parvenir à un consensus politique : il ne faudrait pas tout remettre en cause à la prochaine alternance, en 2012 !
Il y a bien des éléments de continuité sur lesquels nous pouvons nous accorder. Les investisseurs et les industriels ont absolument besoin d'un paysage stable et apaisé. Le photovoltaïque est une industrie très capitalistique, qui ne peut supporter une hésitation permanente. Il faut arriver à forger ce consensus, parce que les enjeux en termes d'emploi sont majeurs.
Mais le Gouvernement n'a pas de vision industrielle. Nous avons réussi à subventionner, avec la prime à la casse, des véhicules presque tous importés d'Europe de l'Est ! Cela a coûté très cher, sans sauver grand-chose de la filière automobile française. Il faut arriver à sortir de ces situations devenues récurrentes depuis quelques années.
Comment orienter les financements publics vers les ruptures technologiques, car ce n'est qu'ainsi que l'on arrivera à créer de la valeur ? Comment faire converger les PME et les grands groupes pour créer des ETI ?
Nous souffrons d'un manque criant de moyens. Les capitaux ne vont pas s'investir au bon endroit, en tout cas pas dans des entreprises qui créent et qui produisent en France. Je ne suis pas favorable à des systèmes fermés aux frontières, mais il me semble qu'une certaine forme de patriotisme économique s'impose, dans cette filière comme dans d'autres.