Je voudrais revenir sur les propos de nos deux jeunes artistes, tant il est vrai qu'il est aujourd'hui très difficile pour un auteur-compositeur de réussir à intéresser et à se faire programmer. Force est de constater que les télévisions et les radios ont une façon très pénalisante pour un jeune auteur-compositeur de sélectionner ce qui doit être entendu et vu. Sans doute serait-ce une bonne chose que le Conseil de l'Europe s'intéresse au sujet.
Nous essayons d'organiser des scènes ouvertes pour permettre à de jeunes talents de se produire, tout en touchant un minimum de cachet, car nous sommes conscients que les jeunes musiciens doivent vivre. Il n'en reste pas moins qu'il est difficile pour des villes moyennes de verser des cachets élevés. Quant aux festivals, ils sont malheureusement toujours en déficit. Des cachets nous sont demandés par des stars ou par des artistes confirmés. Cela devient insupportable, même si nous sommes conscients que le succès d'un festival suppose une, voire deux têtes d'affiche. Ces stars ont oublié qu'il y avait des premières parties voilà quelques années. M. Fleming a évoqué les Beatles, que j'affectionne particulièrement. Lorsqu'ils ont joué la première fois à Paris, ils étaient en première partie de Trini Lopez ; on donnait alors une chance à des musiciens qui avaient du talent. Aujourd'hui, les jeunes auteurs-compositeurs n'ont plus cette opportunité. Il existe un décalage, selon moi trop large, entre les auteurs-compositeurs d'un côté et les interprètes de l'autre. Or, les seconds n'existent pas sans les premiers ! En France, Line Renaud vient d'enregistrer un nouvel album qui reprend d'anciennes chansons. Il se trouve que je connais très bien l'auteur-compositeur du tube de l'album en question. Je n'en ai jamais entendu parler ni ne l'ai vu à la télévision ! Il y a matière à réflexion.
La qualité des travaux de la Commission me donne envie d'entrer à la commission de la culture !