Je remercie Mme Michèle Tabarot pour son accueil et ses mots chaleureux ; je la remercie de nous recevoir aujourd'hui dans le prestigieux cadre de l'Assemblée nationale française.
Merci également à Jean-Claude Mignon, Président de la délégation française auprès de notre Assemblée parlementaire, et évidemment un très grand merci à Muriel Marland-Militello pour l'excellente initiative de cette audition qui s'inscrit dans le cadre de son rapport sur « le droit de chacun de participer à la vie culturelle ».
Notre Commission de la culture, de la science et de l'éducation attache une très grande importance à la valeur essentielle de l'accès à la culture en tant que droit fondamental. Nous l'avons démontré dans nos textes et actions depuis de nombreuses années.
La culture est souvent perçue comme un luxe pour les élites. Les droits culturels sont méconnus et négligés par rapport aux autres droits de l'homme. Probablement même au sein de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe les questions de politique culturelle sont considérées comme secondaires par rapport à d'autres.
C'est pour moi une erreur de perspective : il m'est impossible de concevoir comment nos sociétés pourraient protéger et développer les autres droits fondamentaux, qu'ils soient de caractère civil et politique ou économique et social, et promouvoir les valeurs démocratiques auxquels nous sommes très attachés, en oubliant que ces droits fondamentaux et les valeurs piliers de nos sociétés ont été engendrés par le développement culturel.
L'individu privé d'accès à la culture est aussi privé de la capacité à s'épanouir ; de ce fait, il est lésé au plus profond de sa dignité. Pour cette raison, nous attachons la plus grande importance aux travaux préparatoires du rapport sur « Le droit de chacun de participer à la vie culturelle ».
Je souhaite également observer que la coopération culturelle est essentielle pour une réelle intégration européenne fondée sur la diversité culturelle. Le Traité de Lisbonne de l'Union européenne appelle à une nouvelle coopération avec les parlements de ses États membres et reconnaît la subsidiarité dans les domaines de la culture et de l'éducation. Cela donne à nos parlements une place centrale. Il nous appartient donc de soutenir et d'encourager les États dans la mise en oeuvre de leurs politiques culturelles, et je suis convaincu que tenir ce type de débat et d'échange dans le forum paneuropéen du Conseil de l'Europe peut réellement nous aider à remplir notre mission au sein de nos parlements respectifs.
Aujourd'hui, nous sommes heureux de mettre en pratique très concrètement la coopération avec l'Assemblée nationale française, sous le haut patronage du Président de la République française, M. Nicolas Sarkozy. Nous allons entendre les témoignages et les expériences de plusieurs acteurs culturels clés sur ce sujet très vaste qu'est l'accès à la culture pour tous, qui serviront à nourrir notre débat. Profitons de ce temps d'échange et de partage privilégié, pour que chacun puisse quitter cette salle avec un engagement et une énergie renouvelés !