Dans les départements et les régions que vous gérez, vous avez notablement augmenté les impôts.
Notre seule marge de manoeuvre, en matière de recettes, réside dans le plafonnement des niches fiscales. Nous devons par ailleurs absolument diminuer la dépense publique. La politique de réforme de l'État menée dans le cadre de la revue générale des politiques publiques révèle des possibilités immenses de gains de productivité qu'il faut exploiter, notamment grâce aux nouvelles technologies. Dans cette perspective, le non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite doit être poursuivi et amplifié pour parvenir au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux. L'équilibre de nos régimes sociaux est également primordial et la réforme de notre système de santé est indispensable. La récente réforme du crédit d'impôt-recherche ou la création des pôles de compétitivité sont des priorités à accentuer.
Bien entendu, il faudrait aussi protéger les salariés contre tout choc de croissance, notamment en poursuivant la réforme de l'actionnariat salarié. Puisque ni les entreprises ni les salariés ne devront souffrir d'un éventuel ralentissement économique, il faut que l'État l'assume au mieux et se prépare à en limiter la portée en continuant à se réformer lui-même.
La diminution des déficits n'est donc pas seulement un principe comptable. Il y va du respect de nos partenaires européens et de la copropriété de l'euro. À quelques semaines de la présidence française de l'Union européenne, nous nous devons de maintenir le cap de l'équilibre budgétaire pour 2011 ou, au plus tard, 2012. Il y va de l'avenir de nos enfants, auxquels nous ne pouvons transmettre ce fardeau qu'est la dette. Il y va également de notre capacité à agir. L'une des raisons de l'affaiblissement de la crédibilité de la politique tient, en effet, à la paralysie dans laquelle se trouvent nos finances publiques.
Voilà pourquoi il faut maintenir le cap des réformes. Les Français y sont prêts, et le gouvernement de François Fillon aura le soutien de la majorité parlementaire pour continuer à mettre en oeuvre sans faiblir le programme du Président de la République. C'est la condition du succès de la France dans les mois qui viennent et de notre succès en 2012.