Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Pierre-Alain Muet

Réunion du 27 mars 2008 à 9h30
Débat sur la situation économique sociale et financière de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Alain Muet :

Notre économie était déjà fragilisée par la politique irresponsable des années 2002 à 2007 qui avait laissé les déficits se creuser. Je souris quand j'entends M. Carrez nous donner des leçons car, depuis 2002, la France a été pratiquement tous les ans en déficit excessif. Malheureusement, elle risque de l'être encore cette année.

Avec ses déficits public et extérieur et son retard permanent sur la croissance européenne, la France se trouvait déjà dans une situation difficile. Ce dont notre pays avait besoin, c'était de réduire ses déficits, d'investir massivement dans la recherche et dans l'éducation, de redonner du pouvoir d'achat à ceux qui en avaient le plus besoin. Tout le monde savait, dès l'été, que les prix alimentaires et les prix de l'énergie augmentaient fortement, et que les salariés modestes étaient les plus touchés par la crise du pouvoir d'achat. Vous ne vous êtes pas préoccupés d'eux, vous les avez oubliés et vous avez dilapidé 15 milliards d'euros en juillet dans un paquet fiscal aussi injuste qu'inefficace, sans répondre à aucun des problèmes de l'économie française. Voilà comment vous avez fait s'effondrer la croissance et la confiance !

Le meilleur indicateur de la croissance future est publié régulièrement par l'INSEE : c'est l'indicateur de confiance des ménages que vous pouvez consulter tous les mois, messieurs les ministres. Or, alors qu'il s'était légèrement redressé, comme toujours après une élection, il s'est effondré de façon continue depuis l'été pour atteindre des fonds presque aussi abyssaux que les déficits extérieur et public. Notre pays risque, en effet, de renouer avec des déficits publics proches de 3 %. Je me souviens d'un scénario que Gilles Carrez, rapporteur général, nous avait présenté comme un scénario noir. Si la croissance française devait être inférieure à 2 % en 2007 et en 2008, le scénario décrit dans votre rapport, monsieur Carrez, indiquait que le déficit des finances publiques risquait en 2008 de dépasser les 3 %. Malheureusement, nous y sommes, et vous ne pourrez l'éviter qu'en mettant en oeuvre des mesures de rigueur.

Je voudrais encore évoquer la capacité de notre économie à résister à la crise internationale. Deux facteurs sont nécessaires pour cela : la confiance et la croissance du revenu disponible. Quand la gauche était au pouvoir, de 1997 à 2002, le pouvoir d'achat du revenu des ménages augmentait tous les ans de plus de 3 %. Nous avons connu des crises internationales à cette époque, comme la crise asiatique de 1998, mais elles n'ont eu aucun effet sur la croissance française parce que la confiance et la croissance du pouvoir d'achat étaient là, alors qu'elles manquent aujourd'hui.

Si vous voulez restaurer la confiance, il faut annuler le paquet fiscal et redéployer les crédits pour augmenter le SMIC et la prime pour l'emploi, abaisser la TVA – c'est la bonne réponse à un choc de prix –, réduire les déficits. Bref, il faut mettre en oeuvre la politique que nous préconisons inlassablement depuis six mois lors de tous les débats sur l'économie ou le pouvoir d'achat.

Messieurs les ministres, le meilleur service que le Gouvernement pourrait rendre à notre pays, ce serait de changer radicalement une politique économique qui nous a conduits dans le mur. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion