Là encore, quand on pense que les intérêts de cette dette – 55 milliards d'euros qui vont malheureusement croître – représentent l'équivalent du deuxième budget de l'État, et qu'ils approcheront peut-être même le premier budget, on se dit que si cette situation est certes historique, elle est surtout catastrophique.
Ensuite, le taux de chômage des jeunes entre quinze et vingt-cinq ans s'élève à 24 %, taux encore jamais atteint. Pour cela aussi vous invoquez la crise, mais d'autres pays l'ont connue. Ainsi l'Allemagne, dont le taux de chômage global, en 2008, était identique au nôtre, et qui a baissé depuis alors qu'il a augmenté en France ; divergence plus importante encore pour le seul chômage des jeunes qui ne dépasse pas 8 % outre-Rhin !
Le déficit du commerce extérieur aura sans doute lui aussi battu un record cette année : il approcherait le chiffre de 50 milliards d'euros. Il faut se souvenir que, de 1997 à 2002 voire 2003, la France bénéficiait d'un excédent extérieur de 20 à 30 milliards d'euros. Cet excédent s'est transformé en déficit à partir de 2004 et il n'a cessé de se creuser. La situation actuelle est des plus préoccupantes et la crise, en l'occurrence, n'y est pour rien puisque d'autres pays ont un excédent considérable, comme l'Allemagne, et puisque l'ensemble de la zone euro est en excédent. Cela démontre que notre compétitivité s'est dégradée depuis cinq ou six ans.
On constate que ni le projet de loi de finances pour 2011 ni le présent collectif budgétaire ne répondent aux défis de la dette, des déficits, de l'emploi ou de la compétitivité. On peut malheureusement caractériser la situation économique actuelle ainsi : explosion des déficits, explosion de la dette et explosion du chômage. Or, j'y insiste, rien dans le collectif budgétaire ne change la trajectoire suivie depuis plusieurs années ; c'est pourquoi le groupe SRC votera contre. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)