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Intervention de Didier Mathus

Réunion du 21 décembre 2010 à 15h00
Questions au gouvernement — Audiovisuel extérieur de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Mathus :

Monsieur le Premier ministre, l'audiovisuel extérieur de la France, dont vous avez la responsabilité, est en perdition. La lutte au sommet entre les deux plus hauts salaires de l'audiovisuel public français, Alain de Pouzilhac, son président, et Christine Ockrent, sa directrice générale, sur fond d'accusations réciproques d'espionnage et de manipulation, discrédite tout l'audiovisuel extérieur de la France qui, je le rappelle, coiffe France 24, RFI, et TV5-Monde. Cela est grave, car c'est l'un des piliers de la présence française dans le monde.

Jeudi dernier, 85 % de la rédaction de France 24 a voté une motion de défiance à l'encontre de Christine Ockrent. C'est désormais la pérennité de cette chaîne qui est en cause. Cette crise survient après sept années d'errements des gouvernements de droite, entre amateurisme et copinage. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) La liste est longue.

Créée en 2006 dans des conditions dénoncées par une mission parlementaire unanime, cette « CNN à la française » courait d'entrée de jeu au fiasco. Il y eut ensuite, en 2007, l'affrontement avec nos partenaires francophones dans TV5-Monde, puis la crise de RFI, notre radio internationale, avec le départ de plus du quart des effectifs, ce qui provoqua une longue grève et un affaiblissement certain d'une radio pourtant reconnue par tous comme d'une exceptionnelle qualité. Enfin, en 2008, en décidant de nommer, aux côtés du publicitaire favori de Jacques Chirac, la compagne du ministre des affaires étrangères, vous avez ajouté le soupçon et le discrédit à la confusion.

Monsieur le Premier ministre, il est de votre responsabilité de remettre de l'ordre dans l'audiovisuel extérieur de la France. C'est l'image de notre pays qui est en cause, et il n'est pas acceptable que les querelles d'ego des deux dirigeants anéantissent le travail des 380 journalistes et mettent en péril les 113 millions d'euros que notre pays consacre à cette action.

Les soupirs, fussent-ils navrés, de M. Frédéric Mitterrand ne sauraient tenir lieu de réponse gouvernementale. Cette situation est la conséquence de vos décisions, vous ne pouvez en imputer la responsabilité ni à Météo-France, ni au Parti socialiste. Dites-nous donc quelle sera votre décision. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et sur quelques bancs du groupe GDR.)

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