Je ne voudrais surtout pas être accusée de vouloir empêcher le débat. J'ai, je crois, prouvé l'importance que j'accordais, d'une manière générale, à la confrontation des idées. J'ai seulement fait un rappel historique que je jugeais intéressant. Lorsque la question s'était posée, avec acuité, à l'Assemblée nationale en 1983, nous nous étions alors prononcés à l'unanimité contre les mères porteuses. Personne n'était intervenu pour défendre cette pratique ou prétendre que notre société moderne pourrait s'en accommoder.
J'ai dit aussi que si on acceptait le principe même de la gestation pour autrui, il faudrait alors aller beaucoup plus loin dans la réflexion, car ce serait ouvrir la perspective de la fabrication d'un autre monde même.
Comment combattre la commercialisation ? Il n'est qu'une façon, toujours la même, interdire, pénaliser et condamner en cas de transgression. Que l'interdit puisse être transgressé ne saurait être une objection. Le législateur a le devoir d'édicter les règles de la société dans laquelle nous souhaitons vivre sans se préoccuper de ce qui arriverait si elles n'étaient pas respectées – ou plus exactement, c'est un autre pan de son action que de prévoir les incriminations et les condamnations nécessaires.