Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Marc Ayrault

Réunion du 27 mars 2008 à 9h30
Débat sur la situation économique sociale et financière de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Ayrault :

Monsieur le président, monsieur le ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique, monsieur le secrétaire d'État chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme et des services, monsieur le président de la commission des finances, mes chers collègues, je veux ouvrir ce débat en demandant au président de notre assemblée de transmettre au Premier ministre notre protestation solennelle devant le refus persistant du Gouvernement de débattre de la situation économique et financière du pays.

Voilà deux mois que nous le demandons. Voilà deux mois qu'il se dérobe. Comment admettre qu'après le désaveu cinglant des élections municipales, le pouvoir ne vienne pas s'expliquer sur ses orientations devant la nation et ses représentants ? Comment concevoir que la planète tout entière soit secouée par un krach financier majeur et que nous soyons le seul Parlement au monde à ne pas pouvoir discuter de ses retombées avec le chef du Gouvernement ? C'est une désinvolture envers les Français. C'est une humiliation pour tous les parlementaires qui siègent dans cet hémicycle, aussi bien à gauche qu'à droite.

Ce délit de fuite est d'autant plus inacceptable que le Premier ministre vient de reconnaître que les chiffres de croissance sur lesquels est bâti le budget sont surévalués, pour ne pas dire mensongers, et qu'il les revoit à la baisse. C'est ce que nous n'avons cessé de dire depuis le débat sur la loi de finances, dès l'automne dernier. C'est ce que n'ont cessé de démontrer toutes les organisations internationales et nationales de prévisions, notamment l'INSEE. Pourtant, mardi encore, le Premier ministre cherchait à rassurer. « Rien ne permet d'affirmer que les objectifs du projet de loi de finances ne sont plus valables. », affirmait-il dans la lettre qu'il m'a adressée et que j'ai citée dans la séance des questions.

Ces contorsions traduisent le caractère erratique de votre politique économique. Incapables de provoquer le choc de confiance que vous aviez promis, impuissants à faire repartir la machine économique, asphyxiés par le gaspillage des 15 milliards du paquet fiscal, pris de court par la crise financière, vous avez artificiellement gonflé les prévisions de croissance et sous-évalué le renchérissement du prix du pétrole, de l'euro et de l'inflation pour masquer la dégradation de la situation économique du pays.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion