Le précédent contrat d'objectifs et de moyens de France Télévisions préconisait une stratégie éditoriale renforçant la spécificité de la télévision publique. Cette stratégie devait s'exercer notamment par l'accroissement des investissements en faveur de la création audiovisuelle et cinématographique, une meilleure valorisation du spectacle vivant, de la création, des programmes patrimoniaux et de la transmission du savoir, une bonne gestion des risques éditoriaux, la déconnection avec les contraintes d'audiences et la différenciation avec les chaînes commerciales. Au regard de ces objectifs, votre prédécesseur, M. Patrice de Carolis, n'avait, me semble-t-il, pas démérité, loin s'en faut.
Monsieur le président, pour la conclusion du contrat d'objectifs et de moyens à venir, quelles spécificités, en termes de programmes et de budgets, allez-vous réaffirmer et défendre ? Comment définissez-vous l'« écriture innovante » qui devrait caractériser les programmes de France 2 ? La « proximité » que vous revendiquez pour France 3 semble laisser perplexes ses journalistes, et une inquiétude réelle semble également marquer ses personnels, notamment en région.
Lors de la rencontre que j'ai eue avec vous et votre équipe, en ma qualité de rapporteure pour avis, j'avais émis le souhait que, au titre de sa mission de télévision publique, France Télévisions crée une chaîne dévolue à la jeunesse, inexistante aujourd'hui. Envisagez-vous de suivre cette piste, plutôt que de focaliser France 4 sur la tranche des grands adolescents et des jeunes adultes, dont la fidélisation me semble difficile pour une télévision publique ?
S'agissant du numérique, pouvez-vous éclairer plus avant la formule figurant en page 8 de la note stratégique que vous nous avez remise : « Je souhaiterais que l'on fasse un peu moins mais plus ambitieux, avec plus de moyens et avec des priorités stratégiques claires » ?
Pour reprendre la question du rapporteur général, comment parviendrez-vous à concilier la baisse des financements publics et les besoins de ressources pour vos projets ?
Enfin, contrairement à mon collègue Patrice Martin-Lalande, je ne me félicite pas du moratoire relatif à la suppression de la publicité en journée, mais j'ai tendance à penser qu'il jouera un rôle essentiel dans votre mandat, qui court jusqu'en 2015. Qu'en sera-t-il ? Vous nous avez dit travailler à tricoter l'entreprise unique ; peut-être, mais il me semble que vous « détricotez » aussi beaucoup.