Il montre des organismes du doigt, sans distinguer ceux qu'il faut critiquer – car il en existe une infime minorité, je le disais tout à l'heure – des autres. Faites comme pour les communes qui ne respectent pas l'article 55 de la loi SRU : communiquez la liste de ces organismes. Ils sont connus ; vous disposez de moyens de pression pour les obliger à investir, plutôt que de jeter en pâture l'ensemble du monde du logement social – d'une manière, comme le disait M. Le Bouillonnec et comme on a pu le lire dans la presse, qui ne constitue pas un bon message à donner dans les quartiers. Les locataires, en effet, ont toujours une raison de critiquer leur maire, leurs élus, leurs voisins ou encore leur bailleur social. Tout n'est pas parfait, il est vrai. Cela étant, dire que ces bailleurs sociaux ont de l'argent gagné sur leurs recettes, c'est-à-dire sur le dos des locataires, et qu'il refusent de le dépenser et préfèrent le garder, dire cela revient à stigmatiser ces bailleurs sociaux – le signal est négatif. Pensez aux conditions d'application, et mettez-vous à la place d'un bailleurs social indélicat qui dispose de ressources et n'investit pas. Vous allez lui prélever une partie de ses recettes ; il investira donc encore moins ! Ponctionner ses recettes ne le poussera certainement pas à investir ! Au contraire, il n'investira pas et, dans le même temps, il laissera ses locataires dans une situation insupportable. En outre, vous donnerez l'argent que vous lui prélevez à un autre bailleur social, afin qu'il améliore son patrimoine – tant mieux pour lui. Néanmoins, qu'adviendra-t-il des locataires du bailleurs indélicat ? Vous sanctionnez le bailleur en le ponctionnant, l'empêchez d'investir à l'avenir et, de surcroît, vous laissez les locataires dudit bailleur dans une situation pire encore qu'elle ne l'était !