Le budget de l'État, donc celui de l'éducation nationale, est voté par le Parlement. À partir de ce budget, les dotations sont réparties entre les académies. Chaque recteur répartit sa dotation en fonction de la démographie, du territoire et de l'efficience du système – les territoires plus isolés devant être plus aidés, de même que les populations et les élèves en plus grande difficulté.
Je ferai quelques observations concernant le débat de ce matin. L'enquête Pisa concerne les élèves âgés de quinze ans en 2009, c'est-à-dire les enfants nés en 1994 et qui ont connu huit ministres de l'éducation nationale, de gauche comme de droite. On demande beaucoup à notre système éducatif, mais il est certain que les changements de ministres, sans parler des changements de politiques, rendent difficile toute action de fond ; la continuité en ce domaine est nécessaire, c'est une réalité incontestable.
Par ailleurs, pour répondre à M. Herbillon, la mission parlementaire a beaucoup travaillé, alors que nous en sommes, nous-mêmes, à la fin des auditions, et que nous n'avons pas encore réfléchi à la synthèse que nous pouvions faire de cette première phase ; il est donc difficile pour nous de dialoguer aujourd'hui, mais lorsque nous aurons formulé nos premières propositions, à la fin du mois de janvier ou au début du mois de février, il sera extrêmement intéressant de confronter nos positions.
En réponse à Mme de Panafieu, je préciserai que les deux principales associations de parents d'élèves sont très présentes dans les débats locaux organisés par les académies où elles sont largement invitées à s'exprimer.
S'agissant des rythmes scolaires, j'ajouterai que ce qui est fait à l'école est indissociable de ce qui est fait en dehors de l'école. Certes, les élèves ont trente-six semaines de classe ; mais cela correspond en réalité, si l'on retire les week-ends, et selon que la semaine compte quatre ou cinq jours d'école, à vingt et une semaines continues ; c'est-à-dire que le temps passé en dehors de l'école est équivalent au temps scolaire. Cela nous amène à la question des internats ; en effet, si l'on attend tout du système éducatif, cela veut dire que l'enfant doit passer la majeure partie de son temps dans un cadre scolaire. Il faut donc développer les internats ; c'est d'ailleurs ce que l'on essaie de faire avec les internats d'excellence, où les enfants sont encadrés hors du temps scolaire. Si tout ce qui est fait à l'école est contrarié par ce qui est fait à la maison, notamment à cause de la télévision et d'internet, cela pose un problème.
J'ajouterai qu'une des questions à prendre en compte est l'âge de l'élève. Le rythme scolaire doit-il être le même quel que soit l'âge ? Les chronobiologistes répondent évidemment par la négative. Partant de là, le temps scolaire doit-il être le même, les enfants doivent-ils rentrer à la même heure au collège et au lycée ? Ce sont des questions très difficiles qui posent des problèmes pratiques, comme celui des transports scolaires, auxquels nous ne pouvons pas encore répondre aujourd'hui.