Les résultats de l'enquête PISA ont été publiés le même jour que le rapport de la mission parlementaire, ce qui m'a permis de m'abstenir de tout commentaire sur vos travaux. J'ai donc pu « botter en touche » en commentant les résultats de la quatrième édition de cette enquête.
Il est difficile d'établir une forte corrélation entre rythmes et réussite scolaires. Entre trois et huit ans, ce que j'appelle le « temps d'exposition au maître » ne représente que 10 %. On a donc tendance à surestimer l'importance de ce temps.
Le lien entre les horaires et les contenus est évident, et cela nous renvoie au paradoxe français, pays où le nombre d'heures et de jours d'école est le plus faible et où les programmes sont les plus denses. C'est une question difficile, car il est plus facile de parler de la semaine de quatre jours que du programme de mathématiques ou de français, mais nous sommes chargés d'une mission qu'on nous a demandé de remplir en faisant fi des tabous.
Pour revenir au dernier rapport PISA, j'ai été frappé par l'accueil qui lui a été réservé en France : il s'est avéré plutôt positif, alors que par le passé nos résultats insatisfaisants avaient entretenu une certaine tendance à « critiquer le thermomètre ». Les données relatives à la structuration de la population scolaire, à l'écart entre les meilleurs et les moins bons élèves, à l'évolution de cet écart, constituent des signaux qui doivent nous alerter.
Lors de la première enquête PISA, en 2000, l'Allemagne avait été fortement interpellée par ses résultats médiocres, et le ministère français de l'éducation nationale avait même reçu des émissaires de son homologue allemand venus se renseigner sur nos méthodes. L'amélioration des résultats de l'Allemagne au cours d'une période assez brève doit désormais éveiller notre curiosité et nous inciter à nous interroger sur la manière dont elle est parvenue à ce redressement.
Il ne faut pas s'imaginer que le retour à une semaine de quatre jours et demi va nous permettre d'améliorer nos résultats demain matin !
Une réforme du système scolaire prend du temps. La réforme du socle commun de connaissance ne pourra ainsi pas être raisonnablement évoluée avant dix ans, soit avant que toute une génération d'élèves ne soit passée par l'école. Le temps de l'école et le temps politique sont différents et c'est encore plus vrai pour le temps ministériel.
La semaine de six jours est en effet un bon rythme pour les enfants, mais elle est si difficile à mettre en oeuvre qu'elle ne se pratique plus que dans un ou deux pays.