Lors d'une audition devant votre mission, j'ai déjà eu l'occasion d'échanger une première fois avec vous sur notre thématique commune. Entre temps, nous avons pris connaissance du résultat de vos travaux.
En ce qui nous concerne, nous sommes encore dans une phase d'écoute et avons également réalisé un nombre record d'auditions. Cet après-midi même, j'assisterai à cinq heures d'auditions. Ce travail sera terminé pour la fin de l'année. Parallèlement, à la demande du ministre de l'éducation nationale, des débats ont été organisés dans les différentes académies et le dernier débat aura lieu demain. Enfin, nous disposons d'un site internet interactif dont la fréquentation a explosé suite à la parution de votre rapport, qui a suscité de nombreuses réactions.
Nous sommes aujourd'hui dans une perspective totalement ouverte et une approche très large. C'est clairement l'intérêt de l'enfant qui guide nos travaux, mais il ne peut être séparé d'autres éléments d'ordre plus sociétal ou économique.
On constate des éléments de consensus, non sur la solution mais sur le constat : la situation actuelle n'est pas satisfaisante, tout le monde le reconnaît. C'est donc l'organisation scolaire au sens large – ce qui inclut les programmes – qui est à revoir.
Le ministre de l'éducation nationale nous a demandé un rapport d'étape, qui sera rendu en janvier. Votre rapport est, dans ce cadre, un élément fondamental. En premier lieu, les thématiques identifiées sont identiques à celles que nous percevons et analyserons. En deuxième lieu, il nous semble, tout comme vous, que toute solution est complexe et qu'elle doit être analysée au regard de l'équilibre général. En troisième lieu, votre rapport a été publié au moment où l'enquête PISA a été publiée par l'OCDE, enquête qui fait toujours couler beaucoup d'encre.
Il n'existe certes pas de corrélation directe entre les rythmes scolaires et les performances des élèves mais certains pays ont évolué très positivement après le choc profond qu'a constitué pour eux PISA. Ainsi, l'Allemagne, contrairement à la France qui s'est longtemps voilée la face, a tout de suite été horrifiée par ces résultats et a pris très rapidement des mesures conséquentes, dont certaines avaient trait aux rythmes scolaires. Certains Lander ont ainsi mis en place la journée continue.
Nous sommes donc très heureux de pouvoir confronter nos points de vue avec vous. Vous l'aurez compris : nous sommes moins avancés que nous, nos propositions devant être rendues publiques en mai ou juin prochain. La période à venir va donc servir à approfondir les réflexions du comité de pilotage tout en ayant fortement à l'esprit le rapport de l'Assemblée nationale. Nous comptons mettre à profit cette période pour effectuer encore un certain nombre de déplacements – quelques-uns d'entre nous iront demain en Seine-et-Marne –, afin d'observer, sur place, des expérimentations menées par des établissements.