Au cours des débats d'hier, nous avons longuement discuté de la place des collectivités locales dans la convention et, dans son excellente intervention, notre collègue Le Bouillonnec a particulièrement insisté en faveur d'une participation des communes à ces conventions et, surtout, à la gestion globale du patrimoine HLM. Il posait là, avec raison, un problème majeur, car cet article semble négliger une dimension : la gestion du cadre de vie.
Les sociétés d'HLM ne sauraient se borner à construire des bâtiments et des appartements, elles doivent s'intéresser à tout ce qui est à l'entour, de la conception urbaine et de la qualité des aménagements à l'intégration dans le paysage, aux jardins d'enfants, voire aux jets d'eau, etc. Ce patrimoine extérieur permet d'assurer une convivialité entre les habitants, ce qui me semble essentiel. Quant aux bâtiments vieux de dix, quinze, vingt ou trente ans qui ont subi des dégradations multiples au fil du temps, ils ont besoin d'une restauration.
Or, le financement de ces éléments de cadre de vie, de ces équipements de proximité qui tissent aussi un lien social entre générations n'est pas prévu. Où trouver ce financement ? Se contente-t-on de loger les gens et de fermer les yeux sur le reste, ou ne pense-t-on pas qu'il faut absolument construire un cadre de vie qui participe à la création de ce lien social et favorise la convivialité dans les HLM ?
On se souvient de ce que Michel Rocard a dit de l'importance de la cage d'escalier : c'est en effet là que se déroule aujourd'hui l'essentiel de la vie sociale, notamment celle des enfants. S'il faut donner un sens plus riche à la notion de cohésion sociale, il faut s'intéresser à la gestion urbaine de proximité, à la dynamique extérieure, afin de ne pas reproduire ces ZUP – zones à urbaniser en priorité – qui se réduisent à des barres d'immeubles, à des rues et à des parcs de stationnement – d'ailleurs parfois bien insuffisants. L'exigence de développement durable ne doit pas s'appliquer au seul domaine de l'énergie, mais aussi à l'appropriation collective des espaces extérieurs. Dès lors, il serait bon et utile que la convention d'utilité sociale intègre la gestion urbaine de proximité. Tel est l'objet de l'amendement n° 532 .