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Intervention de Danièle Hoffman-Rispal

Réunion du 8 décembre 2010 à 10h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Hoffman-Rispal :

Je partage le souci de notre collègue Denis Jacquat de disposer de statistiques permettant de comparer les données et les prévisions relatives au vieillissement de la population. À cet égard, le classement, dans la même catégorie des seniors, de personnes de 50 ans et de personnes de 75 ans me paraît vide de sens. Les premières font encore partie de la population active et, avec la nouvelle loi sur les retraites, travailleront jusqu'à 67 ans. Elles peuvent même être en situation de recherche d'emploi, et on ne peut donc les assimiler à des personnes de 75 ans qui commencent à connaître des troubles de santé et qui, parfois, perdent leur conjoint. Je comprends bien le ciblage de la proposition correspondante du Centre d'analyse stratégique, mais il faut éviter de telles confusions entre les âges.

Si j'approuve par ailleurs plusieurs des suggestions du rapport, ne faudrait-il pas mieux parler de soutien à domicile plutôt que de maintien à domicile ? L'observation de Martine Billard sur la situation différenciée entre les milieux urbains et les milieux ruraux ou désertifiés me paraît juste. S'y retrouver seul, à 90 ans, en GIR 2 n'a pas les mêmes conséquences.

De plus, quand on calcule précisément le coût d'un bon soutien à domicile, qui implique un niveau d'allocation personnalisée d'autonomie correspondant à une présence renforcée de six à dix heures par jour, on s'aperçoit qu'il est plus élevé que celui du séjour en établissement spécialisé. Si l'on met aux normes françaises le « baluchon Alzheimer » canadien, qui sert à suppléer l'aidant d'une personne malade à son domicile pendant des périodes d'une à deux semaines, son coût peut atteindre 220 à 250 euros par jour, contre 170 à 220 euros pour une journée en établissement. Je respecte le libre choix des personnes âgées, sachant que 85 % d'entre elles préfèrent rester à leur domicile, taux plus élevé que dans le reste de l'Europe. Mais, il faut aussi considérer que si les établissements offrent des services de qualité et se montrent plus attrayants, ils peuvent présenter un avantage par rapport à la situation de la personne qui vit chez elle sans pouvoir bouger ni être aidée.

À cet égard, ce n'est pas lorsqu'une personne est âgée de 75 ou 80 ans, habitant en étage sans ascenseur, qu'on doit lui proposer de déménager : elle a construit sa vie, et parfois son deuil, à un endroit auquel elle tient. La proposition doit intervenir au moment où la personne construit sa retraite et les bailleurs sociaux devraient d'ailleurs être incités à aider ces personnes. Si les 450 000 chutes évoquées ne concernent que des personnes âgées, cela signifie qu'il faut adopter des mesures en amont – confirmez-vous à cet égard le chiffre de 10 000 morts par an du fait de ces chutes ?

Vous avez parlé, à propos de l'exemple allemand, d'un centre local de support pour 10 000 personnes. Le case management, comme le montrent les exemples canadien et japonais, n'est-il pas plutôt adapté à de plus petites structures rassemblant moins de monde ?

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