Votre proposition 1 tend à prendre pour référence, dans les travaux statistiques et universitaires, « des groupes d'âge plus conformes aux réalités actuelles », en particulier en distinguant les personnes âgées de moins ou de plus de 75 ans. Je souhaiterais surtout que l'ensemble des études adopte les mêmes bases : avec des seuils d'âge et des horizons toujours différents, les comparaisons sont très difficiles à établir, même quand on connaît bien le sujet. J'espère que le Centre d'analyse stratégique s'y efforcera.
Je suis entièrement d'accord avec votre proposition 10, qui vise à faire des centres locaux d'information et de coordination (CLIC) et des maisons pour l'autonomie et l'intégration des malades Alzheimer (MAIA), des guichets uniques en matière de dépendance. Mais j'ai été surpris que les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ne fassent pas partie du même projet. Lorsque nous les avons créées, nous avions déjà envisagé la convergence avec les CLIC.
Quant au manque d'attractivité des emplois de service aux personnes dépendantes, l'ANPE a fait beaucoup de mal en y affectant d'office des chômeurs sans formation. Le métier se trouvait ainsi dévalorisé dès le départ. En outre, aucune formation initiale n'a été prévue. Or, il faut un minimum de formation initiale avant la formation continue… Une réflexion est donc indispensable, car c'est un gisement d'emplois énorme qui est en jeu, qui plus est non délocalisables.
Enfin, la distinction entre personnes handicapées et personnes âgées devra faire l'objet d'une discussion approfondie. En son temps, le Livre blanc des associations demandait qu'il n'y ait pas de barrière à 60 ans, et qu'on considère l'ensemble des personnes en perte d'autonomie, quel que soit leur âge. Mais, il faut aussi rappeler qu'une personne handicapée n'a pas les mêmes besoins selon son âge ! Bref, il faut pratiquer une approche globale, comme cela se fait à l'étranger, et non sectorielle.