La force du réseau de France 3 est d'être capable, comme d'autres télévisions du monde, notamment américaines et allemandes, de diffuser un « robinet » d'images fournies par satellite et de permettre aux régions qui le souhaitent de décrocher, à un rythme hebdomadaire ou mensuel. En l'absence d'actualité ou de débat d'intérêt régional, ces chaînes n'auront pas de raison de décrocher. Si en revanche la rédaction et le public estiment qu'il y a matière à discuter, par exemple, de l'adoption des enfants d'Haïti, pourquoi ne pas le faire ? C'est une expérience qu'on peut peut-être tenter.
De mes discussions avec des journalistes d'autres pays, il ressort que nous sommes très en retard à cet égard sur les télévisions étrangères. En Espagne – où les télévisions régionales appartiennent certes aux conseils régionaux –, des problèmes locaux, comme un incident sous un tunnel, donnent lieu à quatre heures d'émission. De même, Dortmund ou Berlin peuvent décider de consacrer une émission à un sujet culturel qui peut fort bien être une exposition dans le métro. Pourquoi un téléspectateur vivant en région n'aurait-il pas le droit de suivre le festival de jazz de Juan-les-Pins, les Francofolies ou une rencontre de type « derby », opposant Clermont-Ferrand et Saint-Étienne, dans un sport qui n'est habituellement pas retransmis, comme le hand-ball ou le basket ?