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Intervention de Henri Emmanuelli

Réunion du 8 décembre 2010 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2010 — Après l'article 2, amendement 239

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHenri Emmanuelli :

Il est vrai que, dans mon département, le taux de RMI est très faible, mais je ne m'en vante pas, parce que cela s'explique par des raisons sociologiques : nous n'avons ni grand centre urbain ni ancienne zone industrielle déshéritée, nous n'avons pas, comme les Pyrénées-Orientales, une énorme communauté d'une nature un peu particulière qui augmente le taux. Le différentiel entre ceux qui gèrent bien et ceux qui gèrent mal ne doit pas être si important. Mais la vraie problématique a été formulée : il s'agit d'une dépense définie par la loi, et qui s'impose donc comme une obligation. Chaque fois qu'il m'est arrivé d'aller au tribunal pour contester un RMI, j'ai perdu le procès. J'ai même perdu contre une dame qui touchait le RMI et se promenait en Bentley ! Faute d'être allés espionner ce qui se passait la nuit chez elle, nous n'avons pas été en mesure de dire au tribunal si elle était la compagne d'un homme qui avait les moyens ou une personne hébergée, sans revenus. Nous avons même perdu en appel. Telles sont les aberrations auxquelles on aboutit.

Dès lors qu'il existe des critères nationaux de dépense, je ne suis pas contre la recentralisation. Nous n'avons jamais demandé à gérer le RMI. Souvenez-vous, monsieur Goulard, c'est M. Raffarin qui nous l'a imposé. À l'époque, M. Copé disait : « Ne vous faites pas de soucis, ce sera compensé à l'euro près. »

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