Évitons-nous des luxes de raffinement, et faisons une révision simple, limitée à quelques éléments très sobres, qui nous permette de nous doter ensuite de ce mécanisme de prévention des crises à l'avenir.
Vous avez relevé deux autres éléments, monsieur Lequiller. Le renforcement de la régulation bancaire, tout d'abord. La crise irlandaise doit aussi nous interroger. L'Irlande remplissait parfaitement les critères de Maastricht. Les mailles du filet n'ont pas permis d'identifier les problèmes qui apparaissaient. Cela signifie que nous devons resserrer les mailles de ce filet pour éviter que ces crises rampantes puissent à nouveau surgir, en agissant sur deux volets. Le premier est la régulation bancaire. Celle-ci était insuffisante dans le cas de l'Irlande, et cela est l'objet du paquet « Barnier », que le commissaire a dévoilé. Le second volet est qu'il ne faut pas se contenter d'avoir pour critère le déficit ou le ratio dette sur PIB. Il faut une approche de bon sens consistant à se demander si le modèle économique, la pente de croissance suivie par un État, lui permet de rembourser ses dettes et de ne pas générer une crise qui va ensuite affecter ses voisins. Toutes les propositions conjointes vont dans le sens d'une surveillance fondée sur ces principes de bon sens avec un panorama macroéconomique plutôt qu'un spectre d'analyse trop étroit et nécessairement limité.
Pour ce qui est de l'information des parlements nationaux, nous sommes bien entendu ouverts, et l'expertise que vous avez su construire au niveau de la Commission est un bon gage de l'importance de cette juste information du Parlement européen sur les questions budgétaires.
Le président Poniatowski a insisté sur deux sujets. S'agissant de la bonne coordination entre l'échelon européen et la gestion du G8 et du G20, c'est bien entendu la volonté du Président de la République, et nous avons commencé avec Christine Lagarde à poser des jalons pour le Parlement européen, pour la Commission, pour l'ensemble des États membres – je l'évoquais avec la présidence hongroise – et bien entendu, pour les parlements nationaux.
S'agissant du dialogue stratégique avec nos grands voisins, n'ayons pas peur d'avoir de l'ambition. Ce sont des relations extérieures qui comportent bien entendu une dimension européenne. Les améliorations récentes de nos relations avec la Russie en sont une incarnation. La volonté d'avancer sur l'UPM en est un exemple, et les efforts destinés à doter l'Union européenne d'un service de relations extérieures digne de ce nom va dans ce sens, et c'est aussi pour cela qu'il nous faut un budget 2011. Sinon, ce service qui aura à sa tête un diplomate français, ce qui est une grande victoire pour notre pays, ne sera pas doté d'ambitions suffisantes.
Sur tous ces sujets, je suis convaincu que l'Europe peut traverser la crise et en sortir avec des outils renforcés. Elle peut également retrouver les chemins d'une bonne et juste ambition européenne. Cette même conviction s'est retrouvée dans toutes vos interventions. Nous avons encore plus besoin de l'Europe après la crise qu'avant. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes UMP et NC.)