Oui !
On le voit, il y a encore beaucoup d'incertitudes sur l'efficacité du mécanisme de crise qui sera examiné au prochain Conseil. D'autant que d'autres propositions existaient, qui ont été malheureusement écartées. Je pense à la proposition de M. Jean-Claude Juncker et M. Giulio Tremonti : ils ont suggéré de mettre en place un mécanisme de mutualisation d'une partie des dettes souveraines et de recourir à des eurobonds. Cette proposition reprend les réflexions – dont celle du groupe socialiste au Parlement européen – visant à distinguer entre dette bleue et dette rouge afin d'alléger le fardeau de la dette pesant sur les États européens. Elle a été écartée par la France et par l'Allemagne sous prétexte qu'elle ne favoriserait pas la responsabilité et la vertu budgétaire et financière des États. Elle offrait pourtant une solution judicieuse aux problèmes d'accès au financement des États en difficulté.
Il faut continuer à approfondir cette piste de réflexion, avec l'objectif d'offrir à chaque État de la zone euro un accès au crédit à des conditions satisfaisantes. On pourrait aussi imaginer, sur le modèle du serpent monétaire, que les taux d'intérêt auxquels empruntent les États soient contenus dans une bande de fluctuation limitée. On ne peut d'ailleurs que regretter les conditions exorbitantes dans lesquelles les États de l'Union européenne sont venus en aide à la Grèce et à l'Irlande avec des prêts à 5, voire à 6 %, soit des taux qui sont, évidemment, beaucoup trop élevés.