Trop gentil : on finit par vous prendre pour ce que vous n'êtes pas !
Pierre-Alain Muet l'a fort bien dit : il n'y a pas dans ce texte d'analyse de la situation économique et budgétaire. Pourquoi ? Parce que cela aurait conduit à relever la responsabilité du Gouvernement.
Aussi bien étiez-vous quasiment obligés de violenter l'Assemblée, de ne pas prendre de temps et de régler à l'esbroufe ce projet de loi de finances rectificative !
D'une certaine manière, monsieur le ministre, vous êtes un maestro de la planche à voile. Toutefois, si vous tenez debout sur la planche, vous ne savez pas où vous allez. Les vents vous poussent, ou plutôt les courants sous-marins. Mais là, ce n'est ni le Gulf Stream ni le Labrador ; c'est la main, identifiable quoique immergée, des spéculateurs qui provoquent tous ces mouvements financiers que vous n'êtes pas en mesure d'anticiper, que vous ne gérez pas, que vous avez décidé de ne pas encadrer.
Je crois que c'est Jérôme Cahuzac qui le disait tout à l'heure à propos des déficits : malgré vos objectifs, vous n'avez pas réussi à les endiguer du fait de votre renoncement à percevoir les justes cotisations, qu'elles soient fiscales ou sociales.
Vous êtes donc directement coupables de la difficulté dans laquelle nous sommes. Comme l'a fort bien dit Pierre-Alain Muet, d'après la Cour des comptes elle-même, qui n'est pourtant pas un temple de la révolution, vos politiques sont directement responsables des deux tiers du déficit, la crise stricto sensu n'étant responsable que pour un tiers.
Ainsi donc, nous voici avec ce nouveau projet de loi de finances rectificative, qui comporte un nombre d'articles invraisemblable, que nous allons examiner à la hussarde, ou plutôt que le Gouvernement veut faire adopter à la hussarde.