Je ne fais pas cette remarque pour condamner les collègues qui sont absents, mais plutôt pour m'interroger sur les raisons de leur absence.
Ces collègues ont travaillé ces derniers mois, en commission et en séance, au cours de débats très honnêtes, souvent passionnés, en tout cas sincères, dans l'hémicycle entre les uns et les autres. Mais lorsqu'ils parviennent à un vote majoritaire, parfois consensuel à défaut d'être unanime, ces votes et ce travail sont balayés d'un revers de main par la décision d'un collaborateur de Matignon, estimant que ces heures de débat valent finalement moins que cinq minutes de réflexion d'un individu solitaire mais bien placé dans l'appareil d'État. Comment s'étonner que ces collègues estiment qu'il ne sert à rien de venir débattre de ces sujets dans l'hémicycle ?
Monsieur le ministre, je vois dans la faible présence des députés au sein de cet hémicycle une probable conséquence de la deuxième délibération avec vote bloqué que, à la demande du Premier ministre, vous avez loyalement présentée, même si, comme nous le savons, vous n'aviez pas vous-même l'intention de requérir des arbitrages contre les votes consensuels du Parlement. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)