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Intervention de Dominique Cerruti

Réunion du 24 novembre 2010 à 18h00
Commission d'enquête sur les mécanismes de spéculation affectant le fonctionnement des économies

Dominique Cerruti, directeur général de NYSE-Euronext :

Je vous invite à lire le rapport de l'AFM néerlandais une fois qu'il aura été traduit : il est le premier consacré au HFT, et il le démystifie. Dans la conclusion, les auteurs recommandent un meilleur encadrement des intervenants pour mieux connaître leur action, mais soulignent qu'ils contribuent à rendre les marchés plus efficients.

NYSE-Euronext a bel et bien développé un dark pool et une MTF. Pourquoi ? Notre coeur de métier consiste à coter et à introduire en bourse des entreprises, y compris des PME, ce qui contribue au financement de l'économie. Nous sommes aussi en train de créer une plateforme obligataire sous l'égide de Christine Lagarde. C'est l'aspect sociétal de l'activité d'une bourse. Mais nous sommes soumis à une concurrence qui ne s'encombre pas de telles considérations. Notre objectif est de survivre, l'enjeu n'étant rien de moins que l'existence d'un marché transparent. Alors, nous nous adaptons. Si la régulation autorise les dark pools et les MTF, et si des petits malins veulent utiliser le système pour nous attirer en enfer, nous jouerons au même jeu qu'eux. C'est pourquoi nous avons suivi la plupart des clients et des banques à Londres, de façon à respecter les temps de réponse qu'ils exigent de nous. Nous n'avons pas eu le choix. Cela étant, nous avons tout de même une éthique et nous travaillons main dans la main avec les régulateurs. Que nous ayons une dark pool, dénommée SmartPool, ne nous empêche pas de militer pour que les dark pools se cantonnent à la négociation de blocs de titres. Mais nous ne voulons pas, pour n'avoir pas suivi les autres, pas investi dans la technologie, pas réduit nos dépenses de 500 millions, comme nous avons dû le faire, subir ce qu'ont subi des institutions mondialement connues. Notre stratégie nous a permis de maintenir notre part de marché à 73 % auprès des sociétés que nous cotons alors que, il y a deux ans, beaucoup d'observateurs nous prédisaient le pire. Et nous poursuivons nos activités de surveillance.

Quant à nos contrôles, il faut savoir qu'un centre informatique n'est rien d'autre que quatre murs réfrigérés autour d'un serveur informatique. La salle est scellée, seules les personnes chargées de la maintenance y pénètrent. Les centres informatiques sont près des clients à cause des temps de réponse. Mais nos cerveaux, nos effectifs – une soixantaine de personnes installées rue Cambon – sont à Paris où ils exploitent un carnet d'ordres unique, élaboré à partir des carnets d'ordres locaux, ce qui améliore la qualité du marché.

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