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Intervention de Patrick Artus

Réunion du 17 novembre 2010 à 17h00
Commission d'enquête sur les mécanismes de spéculation affectant le fonctionnement des économies

Patrick Artus, directeur de la recherche et des études économiques de Natixis, professeur de sciences économiques à Paris-I et à l'école polytechnique :

Oui, et en très grande quantité. En 2002, année de la création du marché interbancaire européen, la base monétaire était de l'ordre de 400 milliards d'euros ; aujourd'hui, elle est de 1 300 milliards d'euros. La tendance est la même au Royaume-Uni et aux États-Unis. Les pays émergents, eux, ont accumulé les réserves de change pour empêcher leur monnaie de s'apprécier. La Chine et le Brésil notamment sont obligés de créer de la monnaie à mesure qu'ils achètent des dollars pour enrayer sa chute.

Dans le cadre du Quantitative Easing 2, la Réserve fédérale achète des emprunts du Trésor américain à des investisseurs américains. Avec les dollars qu'ils reçoivent, ces derniers vont acheter des actions au Brésil, par exemple. Pour éviter la hausse de sa devise, la banque centrale brésilienne va créer des réals et, avec ceux-ci, acheter des dollars qu'elle investira dans des obligations du Trésor américain. Le circuit est tel que l'on finance deux fois le Trésor américain, une fois par la Réserve fédérale, une fois par la banque centrale brésilienne, et que l'on crée deux fois de la monnaie : aux États-Unis d'abord, au Brésil ensuite. Autrement dit, l'effet QE2 est multiplié par deux, du fait de la réaction du pays émergent.

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