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Intervention de Patrick Artus

Réunion du 17 novembre 2010 à 17h00
Commission d'enquête sur les mécanismes de spéculation affectant le fonctionnement des économies

Patrick Artus, directeur de la recherche et des études économiques de Natixis, professeur de sciences économiques à Paris-I et à l'école polytechnique :

8 500 milliards d'euros environ. Mais il ne s'agit pas que de titres de la dette de la zone euro. Quoi qu'il en soit, le montant est considérable et c'est le résultat de la régulation. Ainsi, Solvabilité II exige 0,41 euro de fonds propres par euro d'action détenue ; 0,23 euro par euro d'obligation d'entreprise et zéro centime par euro de titre public détenu. L'incitation est très forte à réduire la part des titres d'entreprise, y compris les Collateralized Debt Obligations – les CDO –, les Asset-Backed Securities – les ABS –, et autres produits structurés qui ne sont pas étrangers à la crise. Pour les banques, il en va de même, les titres publics sont considérés comme des réserves de liquidité en cas de crise. On comprend bien la motivation du régulateur, mais il vaudrait mieux que la prochaine crise ne soit pas celle de la dette publique ! On ne peut pas ne pas s'en alarmer, et je crois que l'on va un peu loin dans la pénalisation relative de la détention de titres d'entreprise.

Si un assureur doit, quand il détient un euro d'action, se procurer 0,41 euro de fonds propres qu'il doit rémunérer 15 ou 16 %, le point d'équilibre se situera autour de 6,5 %. Le rendement des actions n'est pas suffisant pour couvrir ses frais et le comportement rationnel d'un assureur européen aujourd'hui, c'est donc d'éviter d'avoir des actions. Le retour de balancier est un peu excessif.

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