On en revient toujours au même point ! À chaque audition, on nous dit que Bâle I n'était pas bon, Bâle II non plus et que tel ou tel s'est trompé. Et si l'on changeait de point de vue et que l'on partait du postulat que l'on a besoin de la spéculation et que le marché finit toujours par s'équilibrer ?
J'ai passé vingt-cinq années dans le milieu bancaire. Les banquiers gagnent beaucoup d'argent, mais sur les produits annexes, et très peu sur les masses monétaires elles-mêmes. À chaque fois qu'il y a eu un problème, c'est parce qu'on avait introduit un mécanisme de régulation ! Je me demande si, en réalité, ce n'est pas ce qui perturbe le système.
Prenons l'exemple grec : on aurait pu laisser les choses suivre leur cours. On nous a soutenu que cela aurait mis l'euro en danger, mais tout le monde sait que c'est faux. Voilà un pays où la moitié de l'activité économique échappe au système financier organisé ! Si on l'avait « laissé tomber », le mécanisme d'autorégulation du marché nous aurait permis de connaître son PIB réel. En définitive, en venant à son secours, on n'a fait qu'entretenir le problème.
Plus mon analyse s'affine, plus je mets en cause cette pseudo-régulation qui, au final, ne parvient pas à éviter les crises. Comme vous l'avez fait remarquer, les mêmes mécanismes sont à l'oeuvre depuis des siècles, et cela s'est toujours régularisé !