Quand on a lancé l'alerte pour AIG, on a parlé de 600 milliards…
Notre commission se donne pour but de trouver des mesures régulatrices de la spéculation. C'est mission impossible. Sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX) et les marchés pétroliers, on ne connaît pas réellement l'identité des intervenants : quand une banque intervient, on ne sait pas si c'est pour le compte d'un opérateur ou d'un spéculateur. Quand le prix du baril est monté jusqu'à 150 dollars, entre 70 % et 80 % des intervenants n'étaient pas identifiés comme pétroliers ; le surlendemain, pour répondre à un besoin de liquidités, les spéculateurs ont vendu – et le prix du baril est retombé à 70 dollars en quelques semaines. C'était, comme par hasard, le prix d'équilibre évalué par l'Agence internationale de l'énergie. Jusqu'à présent, nous avons soigné l'addiction à la liquidité par des injections massives ; si on n'agit pas en sens inverse, de nouvelles bulles spéculatives éclateront.