On a dressé un bilan assez noir. Mais il faut souligner que la situation progresse, quantitativement et qualitativement, à un rythme quand même assez rapide. 3 % des accords de branche voilà cinq ans abordaient l'égalité. Aujourd'hui on est à 10 %. Qualitativement, c'est encore plus net. Il est de plus en plus fréquent que nous n'ayons pas à faire de réserves, alors qu'il y a trois ans, nous émettions pratiquement toujours les réserves maximales. Il faut dire que nous diffusons les bonnes pratiques et que, lorsque nous repérons quelque chose de bien, nous le faisons savoir à tout le monde.
Nous avions peut-être mal apprécié les problèmes de méthode. Lorsqu'ils savent exactement ce qu'il faut faire, les employeurs comme les salariés sont plutôt prêts à s'engager dans des actions. Des idées aussi pragmatiques que celle de la décentralisation des formations par exemple, à laquelle ils n'avaient simplement pas pensé, passent plutôt bien auprès des négociateurs.
Je ferai une remarque personnelle. Je ne suis pas sûr qu'il soit efficace d'évoquer à tout propos comme une honte l'écart de 25 % de salaire entre les hommes et les femmes. Je comprends bien qu'il y a urgence et qu'il ne faut pas valider absolument tous les accords, mais du fait de certaines pesanteurs sociologiques, il faut laisser du temps au temps. Les lignes bougent tout de même.